Le comité d’usagers de la ligne du train jaune nous communique sous le titre « Grèves de la SNCF : Les cheminots et nous ! », avec prière d’insérer :
« Depuis quelques semaines, le trafic SNCF est perturbé par un mouvement de grève tournant qui, étant très suivi, affecte fortement les dessertes locales et nationales.
Bien entendu, ce mouvement affecte les usagers, notamment ceux qui ont besoin de leur train pour se rendre à leur travail.
Faut-il pour autant, comme le font certains médias nationaux, certains politiques et la direction de la SNCF tenter à tout prix de culpabiliser les grévistes et tenter de les opposer aux usagers ?
Nous savons bien, nous autres usagers que le combat des cheminots, loin de l’écran de fumée de leur statut, porte sur l’avenir de l’entreprise, son caractère public et au fond la qualité des transports dont nous avons besoin.
Dans le fond quelques journées de galère aussi déplaisantes soient-elles, sont certainement moins graves pour les usagers que les conséquences d’un service ferroviaire à l’anglaise, privatisé, plus cher, moins sûr et moins efficace.
De ce point de vue, ce ne sont pas les cheminots qui « prennent les usagers en otage », mais la direction de la SNCF quand elle ferme des lignes, augmente les tarifs, désorganise les correspondances, et laisse des territoires entiers à l’abandon comme cela a été le cas pour le Train Jaune qui a bien failli disparaître du réseau SNCF.
Nous autres usagers, savons pertinemment que le statut des cheminots n’est en rien responsable du déficit de l’entreprise qui est dû à une politique d’investissements dans la seule grande vitesse, voulue par l’État et financée par l’endettement auprès des banques, au détriment du réseau secondaire, un déficit qui est dû à une politique commerciale basée sur le haut de gamme au détriment des déplacements du quotidien, bref à une politique qui tourne le dos au service public quand tout aujourd’hui, commande de revenir à un développement du ferroviaire public pour des raisons d’économie, d’écologie, d’égalité des territoires et de développement durable.
Alors, même si comme eux nous souffrons du conflit, que l’on ne demande pas aux usagers de condamner les cheminots qui se battent pour notre train.
Nos intérêts sont indissociables et si, comme les cheminots, nous souhaitons que cette grève se termine vite, nous demandons expressément au gouvernement de revenir à la table de négociations pour dessiner une SNCF conforme à nos besoins et pas à ceux des banques. »