Le mardi 26 mai 2015, Jacques Cresta, député PS des Pyrénées-Orientales, est intervenu en commission des Affaires culturelles et de l’éducation, à l’occasion de l’audition d’Olivier Schrameck, président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel.
Le parlementaire perpignanais regrette que le concitoyen qui participe directement au financement de notre audiovisuel public ne soit pas plus impliqué dans les décisions que sont amenées à prendre le CSA.
« « Qui nous gardera de nos gardiens ? » Cette phrase, attribuée à Juvenal, poète romain du Ier siècle de notre ère, semble résumer l’opinion qui se dessine chez nos concitoyens concernant le conseil que vous présidez. En effet, si celui-ci, à travers les missions diversifiées qui lui ont été confiées, peut être assimilé à un « gardien de l’audiovisuel », il est singulier de voir ainsi se succéder les controverses dans ce secteur depuis le début de l’année 2015.
Lorsque ces controverses concernent l’audiovisuel public de la France, propriété collective de nos concitoyens dont ils ont d’ailleurs pleinement conscience d’être les financeurs lorsqu’ils s’acquittent de la contribution à l’audiovisuel public, l’opinion ne peut que s’indigner et remet naturellement en question le travail du gardien de l’audiovisuel, l’autorité de régulation que vous présidez.
Ce n’est naturellement ni mon rôle, ni mon intention d’accabler le CSA, son collège et son administration. Mais en ma qualité de député, je représente nos concitoyens et ceux-ci ont la volonté profonde d‘être mieux informés sur le travail que le CSA effectue, sur la manière dont il s’acquitte des différentes missions qui lui sont confiées.
Nous vivons une époque où l’information est partagée, bien plus fortement que cela a pu être le cas auparavant. Le mouvement des big data, dans lequel s’inscrivent de nombreuses collectivités, ou la publication de nos déclarations d’intérêts et d’activités sont dans le sens de cette transparence nécessaire et mesurée.
En cela, le CSA, qui opère justement dans un domaine où les nouvelles technologies bouleversent la donne, ne semble pas désireux d’ouvrir en grand ses processus de décision à nos concitoyens.
Au vu des critiques dont il fait l’objet, ne pensez-vous qu’il convient de réfléchir à une meilleure implication de nos concitoyens dans les décisions que prend le CSA, en particulier lorsque celles-ci concernent un audiovisuel public qui, de fait, leur appartient ? »