Jeudi 9 décembre, Étienne Guyot, Préfet de Région Occitanie, représenté par Nicolas Hesse, Secrétaire général aux affaires régionales, a procédé à l’installation des 95 membres de la Chambre de Commerce et d’Industrie de région Occitanie réunis en Assemblée Général. Élu Président de celle-ci, Jean-François Rezeau détaille ici sa vision de la mandature qui commence et des enjeux économiques de notre territoire. L’occasion d’esquisser ce que devra être la Cci Occitanie post-Covid.
Quels sont les enjeux de la mandature qui commence pour l’économie de notre territoire ?
Jean-François Rezeau : « En un peu plus de deux ans, notre société et notre économie ont été bouleversées. Le bon fonctionnement du filet de sécurité constitué par les nombreux dispositifs d’aide – auxquels les Cci ont été étroitement associées dans leur phase d’explication et de déploiement — a permis d’éviter le pire et explique aussi que le rebond soit plus rapide et plus important qu’annoncé. Cela va contribuer à payer les 424Md€ de la crise sanitaire et de ses effets induits. Les prévisions supérieures à 10 % de croissance en deux ans (6,3 % en 2021 et 4 % en 2022) doivent ainsi inciter à l’optimisme même si les difficultés d’approvisionnement ou le retour de l’inflation nous questionnent. Au niveau régional, notre économie, très ouverte sur le monde, a souffert. Mais, là encore, elle a montré sa capacité à rebondir et à se transformer. Notre mission pour les 5 ans à venir sera d’être « au contact » pour veiller, accompagner et aider notre tissu économique à retrouver sa vigueur et son leadership. C’est une mission enthousiasmante au vu du potentiel de notre territoire, qui compte parmi les plus dynamiques et performants d’Europe ! »
La mandature précédente a été marquée par des aléas de conjoncture sans précédents (mouvement des Gilets jaunes, manifestations contre la réforme des retraites, Covid-19…) face auxquels le réseau des Cci a (re) démontré son rôle incontournable. Comment entendez-vous capitaliser sur cette reconnaissance ?
JFR : « Notre réseau a fait la preuve de sa résilience, de son efficacité et de sa solidarité lors de la crise la plus sévère depuis la fin de la 2e guerre mondiale. Nous pouvons, et devons, en être fiers. Mais nous devons rester totalement mobilisés. Et ce pour trois raisons. D’abord, parce que les entreprises ont plus que jamais besoin de nous. Ensuite, parce que cette crise n’est clairement pas derrière nous et qu’il faut conserver l’esprit commando qui nous a animés au plus fort des difficultés. Enfin, parce que poursuivre cette démonstration est la meilleure manière de construire l’avenir de notre réseau. En résumé, nous devons conserver l’état d’esprit qui est le nôtre, tout particulièrement depuis mars 2019, et demeurer agiles et engagés, comme les entreprises que nous représentons et accompagnons. »
Dans ce contexte, l’organisation et l’offre de services des Cci doivent-elles encore évoluer et comment ?
JFR : « Oui, naturellement. Comme les entreprises qu’elles accompagnent au quotidien : dans un monde ouvert et en mutation accélérée, aucune organisation ne peut être figée. Nous devrons donc être au rendez-vous de la modernité pour aider les Cci territoriales et les entreprises en leur proposant des outils performants. Dans la continuité du formidable travail impulsé par mon prédécesseur, Alain Di Crescenzo, et de l’ensemble des élus, nous devons poursuivre notre travail de transformation. Avec le double objectif de servir toujours plus efficacement les entreprises ET de mettre en œuvre les demandes de l’État et des collectivités dans l’accompagnement de ces entreprises. Le rôle joué par notre réseau dans le déploiement du Plan France Relance en est une illustration. »
Notre territoire est fort d’une grande diversité (45 % de sa superficie en zones de hautes et moyennes montagnes, 230 km de littoral, un espace rural majeur, deux métropoles d’envergure internationale…). Quel regard portez-vous sur l’équilibre et la solidarité économique au sein du réseau ?
JFR : « Ces deux notions sont centrales pour notre avenir mais, aussi, au cœur de mon engagement. En proposant ma candidature, je me suis engagé à défendre, dans toutes les instances, la nécessité d’une autonomie des départements, à mettre tous les acteurs de la Cci Occitanie au service des Cci territoriales et, enfin, à faire que la parole de chacun soit entendue, aussi bien celle des grandes métropoles que celle des territoires ruraux. Notre Cci doit être un lieu d’échange et de construction collective, au-delà de toute forme de clivage. Avec un fil conducteur : « La Cci de demain, utile et solidaire, des territoires urbains aux territoires ruraux. » »
« Nous devrons être au rendez-vous de la modernité en proposant des outils performants aux entreprises et aux CCI territoriales. Dans la continuité du formidable travail impulsé par Alain Di Crescenzo et l’ensemble des élus, nous devons poursuivre notre transformation. »