Jean-Marc PUJOL, maire de Perpignan, président de la Communauté Urbaine Perpignan Méditerranée Métropole, nous communique sous le titre « ELCO : Ne pas pratiquer la langue de bois ! » avec prière d’insérer :
– « Dès la rentrée scolaire 2015/ 2016, j’ai averti en tant que maire de Perpignan l’Inspection Académique, par un courrier officiel, que je m’opposais à l’organisation des cours d’Enseignement de Langues et Cultures d’Origine (ELCO) dans les écoles de la ville. J’ai d’ailleurs été l’un des trop rares maires en France à la tête d’une ville de plus de 100 000 habitants à exprimer un tel refus, notifiant par écrit que je contesterai toute réquisition de locaux qui me serait notifiée pour la mise en place de ce dispositif.
Environ 95 000 élèves sont concernés par l’ELCO sur l’ensemble du territoire national. Le dispositif s’appuie sur une directive européenne du 25 juillet 1977, visant à la scolarisation des enfants des travailleurs migrants afin de leur permettre de maintenir un lien avec leur pays d’origine – Algérie, Croatie, Espagne, Italie, Maroc, Portugal, Serbie, Tunisie et Turquie, pour ce qui concerne les accords bilatéraux avec la République Française – et de faciliter leur éventuel retour… Les pays d’origine recrutent les maîtres et les paient.
Au tout-début de l’année dernière, un rapport confidentiel et officiel remis au Premier ministre, mettait en cause l’ELCO dispensé, notamment dans les classes primaires, soulignant noir sur blanc que, je cite, « certains cours s’apparenteraient à des catéchismes islamiques ».
Pour ma part, cela fait des mois que je tire la sonnette d’alarme, insistant sur la nécessité de réformer ce système car à mes yeux il conduit au communautarisme, voire de le supprimer carrément. Depuis, la polémique n’a cessé d’enfler, même parmi les enseignants, professeurs et directeurs d’école qui sont de plus en plus nombreux à admettre que l’ELCO « constitue une atteinte à la laïcité » ou que « les garanties de neutralité ne sont pas respectées ».
Chacun doit aujourd’hui prendre ses responsabilités. Je l’ai fait. J’ai pris les miennes. J’entends encore cet Inspecteur d’Académie me rappelant à l’ordre : « L’enseignement de langue et culture d’origine est un enseignement à part entière, soumis aux principes fondamentaux du service public de l’éducation (…). Un enseignement à la mise en œuvre duquel aucun d’entre nous ne peut se soustraire »…
J’apprends par voie de presse que la ministre de l’Education Nationale aurait manifesté à plusieurs reprises, récemment, son intention de mettre un terme à l’ELCO au motif « Qu’il ne véhicule pas un enseignement de qualité (…) » ; ce dont je suis convaincu. Enfin, la raison l’emporterait. »