La Bressola exige au Département et à la Région un soutien digne face à la grave situation économique que traverse le projet

Les écoles catalanes de Catalogne du Nord appellent à une manifestation le samedi 15 mars à Perpinyà pour si aucune décision politique n’est prise l’Association La Bressola, sur le point de célébrer 50 ans d’enseignement de la langue et de la culture catalanes en Catalogne du Nord, dénonce le soutien insuffisant du Département et de la Région face à la grave situation économique qu’elle traverse et réclame un soutien digne.

L’entité a décidé de donner un délai de 50 jours aux deux institutions nord-catalanes pour qu’elles prennent des mesures concrètes. Dans le cas contraire, La Bressola organisera une manifestation dans les rues de Perpinyà le samedi 15 mars. La Bressola bénéficie d’un modèle de succès dans l’enseignement de la langue et de la culture catalanes, avec 1.100 élèves répartis dans 7 écoles et 2 collèges.

Elle est également une référence en immersion linguistique, innovation pédagogique et travail coopératif. La demande des familles et des villages croît, mais l’Association ne peut y répondre en raison des difficultés économiques. Le président de La Bressola, Guillem Nivet, a déclaré : « La Bressola veut grandir. Nous avons la demande des familles et des municipalités, mais nous ne pouvons pas le faire sans le soutien nécessaire. Les institutions doivent reconnaître l’importance de La Bressola pour l’avenir de la langue catalane en Catalogne du Nord ».

Alexandre Torra, parent d’élève, a ajouté : « En tant que père, je sais que l’éducation offerte par La Bressola et l’amour de la langue et de la culture catalanes sont essentiels pour l’avenir de nos enfants. Nous ne pouvons pas permettre que La Bressola disparaisse. Parier sur La Bressola c’est parier sur l’avenir de la langue catalane ».

L’économie de La Bressola est affectée par un déséquilibre entre les recettes et les dépenses, en particulier à cause de la hausse de l’inflation, de l’abandon de la mairie de Perpinyà et du manque de subventions de la part des institutions nord-catalanes. L’Association avertit que, si aucune solution immédiate n’est trouvée, elle se retrouvera en rupture de trésorerie à partir de mai.

« Nous demandons de la dignité »

Le président de La Bressola, Guillem Nivet, a détaillé les réunions qui ont eu lieu avec les institutions nord-catalanes et a déploré l’abandon subi de la part de la Région et du Département. « L’économie de l’Association est en crise. Nous réclamons un soutien digne de la part du Département et de la Région », a ajouté la trésorière de La Bressola, Juliette Lauduique. L’Association réclame que les subventions des deux institutions soient, au minimum, de 5%. Actuellement, le soutien du Département et de la Région représente respectivement 1,1% et 2,6% du budget global de La Bressola (4,5 millions d’euros).

« Nous demandons de la dignité. Le rôle des institutions est de défendre le patrimoine et la vie du pays, tout son patrimoine, toute sa vie, comme l’est aussi la culture et la langue catalanes. Et avec La Bressola, le Département et la Région ne le font pas. Nous sommes dans une situation très grave et ils nous tournent le dos », a expliqué le président de La Bressola, Guillem Nivet.

Lors de la conférence de presse, l’association a dénoncé le traitement inéquitable subi par les élèves de La Bressola par rapport à d’autres réseaux éducatifs immersifs, tels que les écoles Diwan, qui reçoivent un soutien supérieur à celui des enfants de la Catalogne du Nord de la part de la Région Bretagne. De plus, le réseau d’écoles immersives en langue bretonne a reçu une subvention exceptionnelle en octobre de 200.000 euros de la part de sa Région, car il traversait une situation économique difficile. D’autre part, le soutien du Conseil Départemental du Finistère ou du Morbihan est financièrement bien supérieur, contrairement au soutien du Département des Pyrénées-Orientales envers La Bressola. Le président de La Bressola, Guillem Nivet, a fait appel au principe d’égalité avec d’autres écoles associatives qui bénéficient d’un soutien explicite et clair de leurs institutions.

50 jours pour sauver La Bressola

La Bressola a décidé de donner un délai de 50 jours au Département et à la Région pour qu’ils prennent des mesures concrètes. Si aucune décision politique n’est prise, La Bressola organisera une manifestation dans les rues de Perpinyà le samedi 15 mars : 50 jours pour sauver 50 ans de La Bressola, 50 jours pour sauver l’avenir de la langue catalane. L’Association informe également qu’à partir de la mi-février lancera une campagne de collecte de dons, impliquant l’ensemble de la société civile et économique.

Louis Aliot, maire de Perpignan s’exprime sur le sujet :

« Une certaine presse se fait l’écho du désengagement et de « l’abandon » de la Ville de Perpignan envers l’établissement la Bressola qui traverse actuellement des difficultés financières. En tant que Maire de Perpignan, je m’inscris en faux contre ces allégations mensongères. Cette accusation lancée médiatiquement contre la Ville de Perpignan est d’autant plus infondée que notre Collectivité apporte un soutien financier massif à cet établissement privé. La Bressola perçoit ainsi la dotation annuelle applicable à toutes les écoles privées sous contrat en fonction du nombre d’enfants perpignanais accueillis.Au total, la Mairie a versé 188 772€ pour les Bressola de Perpignan et 6 692 € pour les Bressola Hors Perpignan, soit un total de 195 000 € annuels environ. Outre ce forfait scolaire, la Ville met à disposition les locaux des Bressola de Perpignan par le biais d’un bail conclu très avantageusement pour la Bressola, qui est exonérée de l’entretien courant des bâtiments, contrairement aux écoles privées de l’enseignement catholique qui assument seules les frais d’entretien. La polémique que certains tentent d’alimenter ne résiste donc pas à la réalité financière qui, elle, démontre tout le soutien que la Mairie de Perpignan apporte à l’enseignement du Catalan ».