Le Parti de Gauche 66 a lancé depuis quelques semaines une campagne d’action sur l’Europe. Celle-ci se traduit par diverses initiatives militantes, réunions publiques, présences sur les marchés, collages d’affiches, campagne de pétitions, tribunes médiatiques etc. Dans ce cadre là, le comité du Vallespir du PG organisait ce mardi soir 17 avril à Céret, au cinéma Le Cérétan, une conférence / débat intitulée « Europe : déficit démocratique et souveraineté populaire ».
Catherine DAVID, la locale de l’étape, présentait les enjeux de la question européenne et introduisait l’invité de la soirée, Francis DASPE, responsable départemental du Parti de Gauche 66 et bien évidemment impliqué dans La France Insoumise.
La réalité de l’Union européenne est celle d’un important déficit démocratique, alors même que l’Europe impacte fortement notre vie quotidienne. « La parole des citoyens est souvent battue en brèche par une Europe trop technocratique et au service des marchés ». Les institutions de l’Union européenne sont notoirement déséquilibrées, au bénéfice des instances technocratiques et administratives comme la Commission de Bruxelles. « Celle-ci n’est pas élue par les citoyens, ne rend pas de comptes aux citoyens. A tel point que l’on peut utiliser les expressions de souveraineté technocratique et d’imperium administratif pour désigner les réalités du fonctionnement de l’Union européenne ».
Et de poursuivre sa démonstration avec l’exemple de la Banque Centrale Européenne (BCE). La BCE est indépendante de tout pouvoir politique ; elle a pour mission exclusive de lutter contre l’inflation en occultant les questions de croissance ; il lui est interdit de prêter directement aux États, ceux-ci ne pouvant se refinancer qu’auprès des banques privées et des marchés.
« En réalité, trois souverainetés de base ont été progressivement enlevées aux États : la souveraineté monétaire donc, mais aussi les souverainetés fiscale et budgétaire ». Francis DASPE citait pour illustrer ses propos les recommandations insistantes des autorités européennes de favoriser les impôts proportionnels ou même forfaitaires au détriment des impôts progressifs à visée redistributive. De cette manière, les quinquennats Sarkozy et Hollande se sont caractérisés par une diminution du nombre des tranches d’imposition et une baisse du taux marginal de l’impôt sur le revenu avec bouclier fiscal pour les plus riches et une augmentation de la TVA. Désormais les États doivent faire valider leur budget par la Commission européenne avant même qu’ils aient été votés par les Parlements nationaux. Le début du quinquennat Macron accentue la pense de ses politiques asymétriques qui deviennent un argument pour ses détracteurs de le qualifier de « Président des riches ». Mais pour Francis Daspe, l’Union européenne n’est pas la seule fautive : « Aucune de ses décisions n’est prise sans l’accord à un moment donné des gouvernements nationaux qui se défaussent à bon compte de leurs responsabilités ».
L’objectif pédagogique de la soirée était atteint. Chacun a ainsi pu se familiariser avec les institutions européennes, ses dysfonctionnements et proposer des réformes pour renouer véritablement avec la souveraineté européenne.