Au lendemain de la décision annoncée à l’Assemblée nationale par la Première Ministre Elisabeth Borne d’utiliser l’article 49-3, la nouvelle réunion publique sur les retraites dans le cadre de la campagne d’action de La France Insoumise / Nupes se déroulait ce vendredi 17 mars à Canet-en-Roussillon. A l’aide du diaporama mis à disposition par l’AGAUREPS-Prométhée, Francis Daspe a tracé un tableau des enjeux de la question de la réforme des retraites à la lueur de l’actualité immédiate. « On connaissait la violence sociale de la Macronie à travers les réformes brutales réalisées depuis 2017 par celui qui est considéré comme le Président des riches », indiquait en préambule Francis Daspe. « Il faut désormais y ajouter l’enfumage politique et le déni démocratique ».
Pour illustrer son expression d’enfumage politique, il prenait quelques exemples précis mis en exergue au cours des dernières semaines. Par exemple, la garantie d’une pension de retraite minimale de 1200 euros s’est révélée un mensonge éhonté. Il en va de même du sort réservé aux femmes par cette réforme des retraites vendue comme devant améliorer leur situation : au contraire, les femmes sont bien les principales victimes ! Ne doutant décidément de rien, le ministre Olivier Dussopt n’a pas hésité à qualifier le texte incriminé de « loi de gauche » !
« C’est ce même ministre Dussopt qui illustre à la perfection le mépris exprimé par la Macronie », ajoutait Francis Daspe en faisant référence à la réponse faite à un député, estimant qu’il n’avait pas de compte à rendre à la représentation nationale. Pourtant, le fondement premier d’un régime démocratique réside dans le fait que le pouvoir exécutif soit responsable devant le pouvoir législatif, dont la fonction fondatrice est de procéder au contrôle du gouvernement dans une logique de séparation et d’équilibre des pouvoirs chère à Montesquieu. « On discerne réellement une dérive autoritaire, d’autant plus inquiétante qu’elle est pleinement décomplexée et assumée».
La morgue de ce gouvernement se donne également à voir par le fait que, pour une réforme sur les retraites aussi importante et structurante, le choix a été sciemment fait de passer par le biais d’un projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale (PLFRSS). « Ceci dans le seul but de pouvoir user sans limitation l’article 49-3 pour escamoter les débats et faire passer en force une réforme pourtant très massivement rejetée par nos concitoyens ». Il est même allé encore plus loin dans le déni démocratique, en utilisant tout l’arsenal antidémocratique de la 5° République faisant du « fait du prince » la seule règle en vigueur, avec l’emploi des articles 47-1 et 44-3 qui permettent de réduire les débats et d’imposer un vote bloqué, dépossédant les parlementaires de leurs prérogatives pour lesquelles ils sont élus.
« C’est un véritable bras d’honneur qui est de la sorte adressé au Parlement. Devant ce déni démocratique, il y a nécessité de revenir devant le peuple. A minima, car le plus raisonnable serait de retirer cette réforme honnie ! », indiquait Francis Daspe. Deux possibilités s’offrent : par le recours au référendum ou à dissolution. Toujours est-il que le chemin de croix de cette majorité (très) relative ne fait que commencer avec les prochains obstacles de la motion de censure, du passage devant le Conseil constitutionnel ou encore de la possibilité d’un référendum d’initiative partagée (RIP). Décidément, l’abus de 49-3 est un produit hautement inflammable…