La députée Insoumise Rachel Keke témoigne de la lutte victorieuse des femmes de chambre ce mardi 20 décembre, au cinéma Castillet de Perpignan, à l’occasion d’e l’une projection débat à l’initiative du syndicat CNT – Solidarité Ouvrière, représenté par Claude Lévy et Tiziri Kandi. Elle portait sur le documentaire de Thibault Férié, « La révolte des femmes de chambre ». Ce documentaire relate la lutte victorieuse menée par plus d’une trentaine de femmes de chambre de l’hôtel Ibis des Batignolles, de juillet 2019 à mai 2021. Pour animer le débat, était présente Rachel Keke qui était une des porte-parole des femmes de chambre en lutte. En juin 2022, Rachel Keke a été élue député de la 7° circonscription du Val de Marne pour La France Insoumise / Nupes.
Bien évidemment, La France Insoumise avait mobilisé en vue de cette initiative avec un certain succès, puisque la salle du Castillet était plutôt bien remplie.
C’est d’ailleurs l’Insoumis de Perpignan Francis Daspe qui animait le débat, auquel prenaient part également Claude Lévy et Tiziri Kandi qui furent aussi (et surtout) des protagonistes actifs de cette lutte longue de 22 mois. Le conflit a opposé les femmes de chambre au premier groupe hôtelier français Accor et à l’entreprise sous-traitante à laquelle Accor avait externalisé ce personnel. « Nous avons démontré à quel point ce système de sous-traitance génère de la maltraitance quotidienne au travail », indiquait Rachel Keke, en prenant pour exemple les cadences infernales, une gestion managériale infantilisante et méprisante. Et si on ajoute à cela des salaires en dessous du « seuil de dignité » et une profusion d’heures supplémentaires non payées, il ne faisait pas de doute que la situation ne pouvait qu’être explosive.
La grève a cassé bien des codes habituels en la matière. « Nous sommes devenues les symboles de la lutte de ces travailleurs que l’on dit invisibles mais pourtant essentiels, et dont la souffrance est trop souvent occultée », expliquait Rachel Keke. Autrement dit, une autre manière de faire comprendre que les véritables « premiers de corvée » sont très loin d’être considérés à l’égal des prétendus « premiers de cordée »… De nombreux témoignages d’une solidarité exemplaire, en provenance de divers horizons, ont été fournis à plusieurs moments. « C’était nécessaire pour pouvoir tenir aussi longtemps, et pour en fin de compte obtenir satisfaction, avec l’allègement des cadences, des augmentations significatives de salaires et un plus grand respect du droit du travail ».
Rachel Keke concluait en se félicitant, sous les applaudissements nourris de la salle, que la lutte déterminée finit toujours par porter ses fruits. « Il fallait ne pas se laisser intimider et être persuadées de la justesse d’une cause qui dépassait en définitive nos propres personnes ». Sans doute un encouragement pour les prochaines luttes qui s’annoncent, comme par exemple celle des retraites… Et avec une pensée pour les salariés de GRDF à Perpignan en grève depuis environ six semaines.