
L’événement médiatique est forcément précieux puisqu’il est rare : pour une fois, la commune du Barcarès ne fait pas la Une de la rubrique des faits-divers dans les pages papier-glacé d’un magazine national… En effet, c’est la talentueuse artiste-peintre, Nicky Disaro, dont on ne se lassera jamais longtemps et longtemps encore et encore après sa disparition, d’apprécier la modernité et la sensualité de son œuvre.
Avec son pinceau et sa palette de couleurs lumineuses, Nicky Disaro était capable de peindre tous les paysages du monde, mais c’est au Barcarès qu’elle avait planté définitivement son chevalet, avec son époux Jean-Louis, c’est sur cette Salanque balayée par tous les vents et submergée par tous les courants qu’elle aimait se faufiler sous le soleil du Roussillon pour capter l’air du temps.
Elle devinait les moments éphémères d’avant l’orage, elle savait apprivoiser les nuances du Lido barcarésien entre le lever et le coucher du soleil, elle avait réussi à dompter la tramontane tel un fouet au bout de ses doigts pour sculpter des paysages, des émotions, des sensations, des parcours. Le bleu de sa palette, ou plutôt son bleu, était reconnaissable entre 1 000 ! Des gratte-ciel de New-York, ou des tours très haut-perchées de Dubaï – pour illustrer les mégapoles des temps modernes dont les derniers étages sont les rez-de-chaussée des nuages – jusqu’au clocher de Collioure auréolé de vagues portées par une mer Méditerranée plus bleue que le royaume où poussent les océans, Nicky Disaro avait établi localement une sorte d’ordre nouveau dans la hiérarchie de l’art pictural.
Aujourd’hui, il n’y a donc aucune place pour le hasard pour justifier ce bel hommage tellement mérité à l’une des plus grandes artistes-peintres du Pays catalan dans les temps actuels. Celles et ceux qui ont eu la chance de la croiser, ou de croiser son regard, entre les hauts de Valmy et les fins fonds de la vallée de l’Agly, n’oublieront jamais ce type de rencontre… miraculeuse.
Elle peignait pour le bonheur, pour le plaisir… pour la Liberté. Telle une romancière, elle passait de la fiction à la réalité, elle décryptait les paradoxes d’une société plus intéressée par les jeux de la médiocrité ambiante que par la mise en valeur d’une terre.
Grâce à ce reportage, Nicky Disaro va être connue et reconnue au-delà du Languedoc-Roussillon, dans les pays francophones et, aux quatre coins du monde, chez tous ceux que l’Art passionne.
C’est aussi l’occasion d’exporter le département des Pyrénées-Orientales autrement qu’avec ses records de chômage, de pauvreté, de précarité et de misérabilisme en rouge et noir. Nicky Disaro remet le bleu qui commençait à disparaître du ciel naturel du Roussillon ! Il était temps. Il parait même que, grâce à elle, Nicky, du côté du Barcarès, les barques catalanes refleurissent enfin, prêtes à éperonner ce satané paquebot Lydia ensablé jusque dans sa mémoire…