Le docteur Eduard Carreras a intégré l’Hôpital de Cerdagne à temps partiel pour piloter le projet global transfrontalier de pédiatrie. Son arrivée a lieu dans le cadre d’un programme de collaboration entre l’Hôpital de Cerdagne et l’Hôpital de Sant Pau i de la Santa Creu de Barcelone. Le projet commence avec la présence à temps partiel du pédiatre mais la collaboration dans d’autres services de l’établissement est envisagée.
Le Docteur Carreras, barcelonais d’origine ampurdanais et attaché à la Cerdagne depuis 23 ans, est le directeur de l’Unité de Soins Intensifs et d’Urgences Pédiatriques de l’Hôpital de Sant Pau ; médecin consultant senior du Service de Pédiatrie dans le même établissement, professeur associé de l’Université Autonome de Barcelone et chef de la seule antenne SEM de transport pédiatrique héliporté, qu’il a contribué à créer, qui se trouve également à l’Hôpital de Sant Pau.
À l’occasion de son arrivée au transfrontalier, le docteur Carreras répond aux demandes sur ses premiers contacts avec l’établissement et ses professionnels.
Quel est ce lien spécial qui est en train de se tisser entre l’Hôpital de Cerdagne et Sant Pau ?
L’Hôpital de Sant Pau, en tant qu’établissement du niveau III, soutient l’Hôpital de Cerdagne par la mise à disposition de professionnels, mais également en apportant du soutien préférentiel, non-présentiel, lors de situations nécessitant l’intervention d’un médecin d’intensifs ou de nouveau-nés à n’importe quelle heure. En conséquence, s’il convient de transférer le patient, une stabilisation et une préparation optimales pour le transfert sont assurées et lorsque le SEM le livrera à Sant Pau, tout sera prêt. Compte tenu du fait que nous sommes l’antenne pédiatrique du transport héliporté du SEM, nous essayerons de conclure un accord avec le SEM qui envisage le transfert préférentiel entre les deux établissements et notamment le transport héliporté.
Quel est votre défi professionnel à l’Hôpital de Cerdagne ?
Ce que je cherche est de créer un projet qui unifie la pédiatrie des deux côtés de la frontière et, verticalement, entre les soins primaires et l’hôpital. Ma tâche est de coordonner tout cela en cherchant les ressources humaines et en concevant un système de soutien à la population pédiatrique, aussi bien lors de la prise en charge que lors de la prévention…Nous devons gagner la confiance des médecins de ville français qui font beaucoup de prise en charge pédiatrique et collaborer avec les soins primaires catalans qui ont toujours été le pilier de la pédiatrie en Cerdagne. L’idée est de le faire entre tous, de créer une équipe et de construire des synergies, de convenir des protocoles et de faire de la formation continue, des simulations cliniques…Je parle de tous ceux qui travaillent avec des enfants: les infirmières, autres spécialistes, les chirurgiens, les médecins de ville.
Vous êtes connu pour votre spécialisation en soins intensifs pédiatriques et pour le transfert héliporté du malade pédiatrique. Une telle fonction, dans un grand hôpital universitaire, suggère des ressources technologiques très sophistiquées. Comment vous sentez-vous dans un hôpital de niveau I ?
Au Sant Pau, je fais de la haute technologie, mais les après-midi je fais le pédiatre aux soins primaires ; je cherche l’équilibre entre les deux activités. J’adore la technologie, mais sans les soins primaires –les vaccins, les mucus, les fièvres- je perdrais une partie très importante de ce qui est la pédiatrie. A l’inverse ; la haute technologie vous met en contact avec des procédures et des innovations qui sont très intéressantes. Le troisième point du triangle, dans mon profil professionnel, est que je me consacre à la gestion depuis huit ans. D’abord, pendant sept ans, j’ai été le directeur du service de pédiatrie, globalement, et, à présent, je suis le directeur de l’unité de soins intensifs et des urgences pédiatriques –celles-ci sont les mêmes partout- à l’Hôpital de Sant Pau. Ce qui m’attire ici est, justement, cet aspect organisationnel, faire partie d’un projet unique. Il s’agit de prendre les situations de part et d’autre de la frontière, de travailler avec des personnes très différentes et de créer une équipe, pour moi cela est très attractif.
La Cerdagne est un territoire relativement isolé et même si des transferts aux hôpitaux de référence peuvent être faits, la population attend un certain degré de résolution de son centre de proximité. Vous croyez qu’il reste de la marge d’amélioration à cet égard ?
Je crois que l’Hôpital de Cerdagne, du point de vue technologique, peut répondre à tous les besoins de pédiatrie du territoire, sauf, bien sûr, pour les pathologies qu’un hôpital local ne peut prendre en charge. La prise en charge effectuée aux urgences est très correcte. Le grand souci que nous avons eu ici –comme partout- est le manque de pédiatres. C’est justement ce que nous souhaitons faire, capter des pédiatres parce que nous proposons un projet qui va au-delà de faire des gardes à l’hôpital et de partir.
Nous avons un projet et nous cherchons des gens qui s’y impliquent. Dans un grand hôpital tout est très sectorisé, même dans une spécialité comme la pédiatrie. Ici, au contraire, tout est beaucoup plus transversal, vous voyez tout le monde et vous travaillez en équipe plus naturellement, surtout, avec les urgentistes, qui sont ceux qui se trouvent au triage, ils sont les premiers à accueillir le patient et ceux qui ont besoin de plus de soutien. Cela est déjà fourni ici, il s’agit de faire venir des professionnels d’ailleurs, de les enthousiasmer avec un projet fantastique qui est développé dans un endroit exceptionnel. Il y des chambres individuelles avec vues sur les Pyrénées qu’aucun autre hôpital ne possède, des accouchements d’excellence peuvent être faits…il est vraiment un projet unique »
La collaboration avec l’Hôpital de Sant Pau sera-t-elle élargie à d’autres pôles?
Nous préparons un contact avec le service obstétrique. La direction de l’Hôpital de Cerdagne se réunira bientôt avec la Dr. Llurba, directrice du service d’obstétrique à Sant Pau qui connait déjà le projet. L’idée est la même que pour la pédiatrie. D’abord, compter sur les obstétriciens de l’établissement et les renforcer et les soutenir dans tous les domaines. À partir d’ici, on peut faire des choses nouvelles, comme les accouchements sans hospitalisation qui sont à présent une tendance à la hausse. Avec les installations dont nous disposons à l’Hôpital de Cerdagne… des femmes venues de toutes parts devraient accoucher ici !
Nova empenta al projecte de pediatria de l’Hospital
El doctor Eduard Carreras s’incorpora a l’Hospital de Cerdanya a temps parcial, per encapçalar el projecte global transfronterer de pediatria. L’arribada del doctor Carreras es produeix en el marc d’un programa de col·laboració entre l’Hospital de Cerdanya i l’Hospital de Sant Pau i de la Santa Creu de Barcelona. Comença per la presència d’aquest pediatre a temps parcial i s’està estudiant la seva extensió a altres serveis del centre.
El Doctor Carreras, barceloní d’origen empordanès i amb lligams a la Cerdanya des de fa 23 anys, és el director de la Unitat de Cures Intensives i Urgències Pediàtriques de l’Hospital de Sant Pau; metge consultor sènior del Servei de Pediatria del mateix centre, professor associat de la Universitat Autònoma de Barcelona i cap de la única base SEM de transport pediàtric en helicòpter, que ell va contribuir a crear, també a Sant Pau
Amb motiu de la seva incorporació al transfronterer, el doctor Carreras respon a algunes preguntes sobre els seus primers contactes amb el centre i els seus professionals.
Quina és aquesta relació especial que s’està bastint entre l’Hospital de Cerdanya i Sant Pau?
L’Hospital de Sant Pau, com a centre de nivell III, dóna suport a l’Hospital de Cerdanya, no només enviant professionals, sinó també donant suport preferent, no-presencial, en situacions que requereixin la intervenció d’un metge d’intensius o de nounats a qualsevol hora. Amb això, si cal traslladar el pacient, es garanteix una estabilització i preparació per al trasllat òptimes i quan el SEM el lliuri a Sant Pau, allà ja estarà tot previngut. Tenint en compte que nosaltres som la base pediàtrica del transport aeri del SEM, es buscarà també un acord amb ells que contempli el trasllat preferent entre els dos centres i en especial, l’heli-transport.
Quin és el seu repte professional a l’Hospital de Cerdanya?
El que jo busco és crear un projecte que unifiqui la pediatria dels dos costats de la frontera i verticalment entre la primària i l’hospital. La meva feina és coordinar tot això, buscant recursos humans, dissenyant un sistema de suport a la població pediàtrica, tant en l’atenció a la salut com en la prevenció… Hem de guanyar-nos la confiança dels metges de família francesos, que fan molta atenció pediàtrica i col·laborar amb la primària de la banda d’aquí, que sempre ha estat el pal de paller de la pediatria a la Cerdanya. La idea és fer-ho entre tots, crear equip i muntar sinergies. Acordar protocols, fer formació continuada, fer simulacions clíniques… Estic parlant de tothom que treballa amb nens, eh?: infermeria, altres especialistes, cirurgians, metges de família.
Vostè és conegut per la seva especialització en cures intensives pediàtriques i pel tema del trasllat en helicòpter del malalt pediàtric. Una posició així, en un gran hospital universitari, suggereix recursos tecnològics molt sofisticats. Cóm es veu treballant en un hospital de nivell I?
Jo al Sant Pau faig alta tecnologia, però a les tardes faig de pediatre de capçalera; busco l’equilibri entre les dues activitats. M’agrada molt la tecnologia, però sense la primària –les vacunes, els mocs, les febres- em perdria una part molt important del que és la pediatria. I al inrevés; l’alta tecnologia et posa en contacte amb processos i innovacions que són molt interessants. El tercer punt del triangle, en el meu perfil professional, és que fa vuit anys que em dedico a la gestió. Primer he estat set anys com a director del servei de pediatria, globalment i ara soc director de la unitat de cures intensives i urgències pediàtriques –que aquestes són les mateixes a tot arreu- a l’Hospital de Sant Pau. El que m’atrau d’aquí és, justament, aquest aspecte organitzatiu; formar part d’un projecte únic. Es tracta d’agafar les situacions de les dues bandes de la frontera, treballar amb gent molt diferent i crear equip; per a mi això és molt atractiu.
La Cerdanya és un territori relativament aïllat i encara que es puguin fer trasllats als hospitals de referència, la població espera un cert grau de resolució al seu centre de proximitat. Creu que hi ha marge de millora, en aquest sentit?
Jo crec que l’Hospital de Cerdanya, tecnològicament, pot donar resposta perfectament a totes les necessitats de pediatria del territori; excepte, és clar, les patologies que no pot assumir un hospital comarcal. L’atenció que es dóna a urgències és molt correcta. El gran problema que hem tingut aquí –com a tot arreu- és que ens han faltat pediatres. Justament, volem captar pediatres perquè estem oferint un projecte que va més enllà de simplement fer les guàrdies a l’hospital d’aguts i anar-se’n.
Nosaltres tenim un projecte i busquem gent que s’hi vulgui implicar. En un hospital gran tot està molt sectorialitzat, inclús dintre d’una especialitat com la pediatria. Aquí és tot el contrari; tot és molt més transversal, et veus amb tothom i es treballa en equip de manera més natural, sobretot amb els urgentistes, que són els que estan al triatge, els primers que reben el pacient i els que necessiten més suport. Això aquí ja es dóna; el que es tracta és de portar més gent de fóra i il·lusionar-los en un projecte fantàstic, que es fa en un entorn excepcional. Hi ha unes habitacions individuals, amb vistes al Pirineu, que no hi són a cap altre hospital, es poden fer uns parts “de luxe”… és realment un projecte únic.
La col·laboració amb Sant Pau s’estendrà a d’altres àrees?
El següent contacte que estem preparant és amb el servei d’obstetrícia. La direcció d’aquí tindrà aviat una reunió amb la doctora Llurba, que és la directora del servei d’obstetrícia a Sant Pau i que ja coneix el projecte. La idea, és la mateixa que per pediatria. Primer, comptar amb els obstetres que ja té el centre, reforçar-los i donar-los suport en tots els àmbits. A partir d’aquí es poden coses noves, com ara els parts sense ingrés, que ara son una tendència en alça. Amb les instal·lacions que tenim a l’hospital de Cerdanya…hauria de venir gent de tot arreu, a parir aquí!