Louis Aliot annonce « un rapport provisoire accablant de la Chambre Régionale des Comptes sur la situation de la Communauté Urbaine Perpignan Méditerranée Métropole ».
« Une fiabilité des comptes perfectible et erronée, un pilotage de l’institution inexistant ou irresponsable, une gestion des ressources humaines chaotique et illégale, des marchés publics, telles sont les premières conclusions du rapport qui obligent désormais son Président à répondre aux questions posées par le contrôleur public avant d’éventuelles poursuites judiciaires ».
C’est en ces termes que le 24 mai dernier Louis Aliot (FN-RBM), député européen, conseiller municipal et communautaire d’Opposition de Perpignan, a communiqué sur son compte Facebook ainsi que sur les réseaux sociaux, vite repris par les sites d’information locale.
« La Cour relève l’absence de stratégie et de cohésion financière avec un mépris total de respect par rapport aux dispositions légales et réglementaires en matière de présentation des comptes, ce qui a rendu très difficile et aléatoire le travail de la Cour » (page 11). Celle-ci pointe des absences d’informations financières pourtant obligatoires qui ont des incidences sur la pleine information des élus et de l’assemblée délibérante, ce qui est gravissime (page 13). L’institution de contrôle pointe aussi les discordances dans les balances de comptes « altérant la fiabilité des informations des documents budgétaires » et encore la Cour n’a contrôlé que le seul budget principal, c’est à dire 44,5% du total des produits.
Une dette abyssale est aussi dénoncée avec des jeux d’écriture qui permettent de travestir la ruralité comptable, tout comme le matraquage fiscal des entreprises très supérieur à la moyenne nationale « sur un territoire par ailleurs fragile » (+8points).
Des charges de personnels qui explosent passant de 27,3 millions d’Euros à 31,3 de 2011 à 2015 (page 24), des subventions de fonctionnement qui augmentent trop surtout pour l’agence de développement économique (!!) et pour le théâtre de l’Archipel (encore et toujours)… Depuis 2011 la collectivité a eu un recours massif à l’emprunt avec 96 millions d’euros de nouveaux emprunts en 5 ans faisant de notre dette une des plus importantes de France avec en plus la présence d’emprunts toxiques problématiques : 841 Euros/habitant contre 378 Euros en moyenne nationale. « Ce niveau très élevé apparait peu soutenable sur le long terme et obère les capacités d’investissements futurs de la collectivité » pointant même l’absence de stratégie claire d’investissements et d’emprunts. (page 30).
La Cour pointe aussi une gestion du personnel sur plusieurs plans illégale ainsi que de primes et des avancements douteux. Tout comme d’ailleurs le poids du secteur culturel sur l’ensemble du personnel : sur 827 agents, 20% sont affectés à la compétence culturelle (?!) alors que la moyenne nationale est de 7,1…
Enfin et situation aggravante, la Cour pointe du favoritisme dans l’attribution des marchés ou des arrangements totalement illégaux aux bénéfices de quelques-uns (page 49) tout comme des commissions d’appel d’offres jamais réunies sur certains dossiers (page 52 et 53)…
Bref, une gestion hasardeuse, chaotique, d’un amateurisme et d’une incompétence criante avec en plus des éléments illégaux menacent et obèrent l’avenir de l’institution.
Après le rapport définitif qui suivra les inévitables explications que devront donner les responsables de notre collectivité, un débat devra avoir lieu. Car clairement l’opacité et le manque de rigueur dans la gestion doivent conduire à un débat interne.
Cette affaire ne fait que commencer… Les responsables devront s’expliquer !
On le voit, Louis Aliot a démontré une fois de plus qu’il est particulièrement bien informé, et ce d’autant mieux que le jour de la diffusion de ce communiqué aucun élu de la Majorité de droite et du centre aux commandes de ladite Communauté Urbaine ne semblait au courant des faits : « C’est un comble, n’a pas hésité de s’offusquer un vice-président de Perpignan Méditerranée Métropole, c’est un opposant qui nous informe ! Si les faits sont effectivement avérés, les auteurs de ces dysfonctionnements, pour le moins, devront venir s’expliquer dans l’hémicycle ».