Dans un courrier envoyé au président d’EDF, l’État français a transmis une feuille de route assez définie, axée sur la construction de six réacteurs nucléaires supplémentaires, de type EPR, d’ici 15 ans. C’est ce qui a été rapporté ce lundi 14 octobre dans Le Monde.
Ce courrier, envoyé le 12 septembre dernier et que Le Monde a réussi à consulter, Elisabeth Borne et Bruno Le Maire, respectivement ministre de la Transition écologique et ministre de l’Économie, transmettent une feuille de route à au président d’EDF, Jean-Bernard Levy. Cette feuille de route a pour objectif de « répondre à l’exécution d’un programme de construction de trois paires de réacteurs sur trois sites distincts. »
Au sein de ce courrier, il est notamment précisé que chacune de ces paires de réacteurs EPR sera construite selon un espacement de « quatre ans et les tranches au sein d’une même paire de dix-huit mois ».
Le ministère de la transition écologique se justifie
Récemment contacté et interrogé par le quotidien sur le sujet, le ministère de la transition écologique et solidaire se justifie en avançant que ce courrier de mission n’a aucun lien avec les décisions finales qui seront prises à l’horizon 2021. De plus, il garantit que la construction de ces six réacteurs EPR n’est rien d’autre qu’une simple hypothèse de travail.
Pour sa part, et selon les propos tenus par une source à Bercy interrogée par Reuters, même discours. En effet, on confirme également qu’il ne s’agit que d’une simple hypothèse de travail parmi tant d’autres.
Le principal intéressé, EDF, n’a pas voulu s’exprimer sur le sujet malgré les différentes requêtes de la presse.
Une potentielle scission d’EDF en deux entités, l’une publique pour le nucléaire, et l’autre, externalisée pour le renouvelable
En effet, le projet de 6 réacteurs EPR n’était pas le seul sujet de la lettre adressée à la direction d’EDF. Bruno Le Maire a notamment exprimé que fin octobre il aurait entre les mains le résultat d’un audit qu’il a commandé, traitant de la filière nucléaire. Plus précisément, le gouvernement se pose la question du regroupement des activités nucléaires d’EDF sous une seule et unique entité totalement publique. Ainsi, le but serait de créer une deuxième structure distincte qui assumerait la gestion externalisée de certaines activités telles que les énergies renouvelables, les réseaux et les services énergétiques.