Le Parti de Gauche avait alerté dès le début que la question des rythmes scolaires était fondamentalement politique et idéologique. Et ce malgré les dénégations de l’ancien ministre Vincent Peillon. Les faits ne cessent de conforter le Parti de Gauche dans son analyse initiale.
À peine un mois après la mise en œuvre générale de la réforme des rythmes scolaires, le gouvernement créée les conditions de l’accentuation de la marchandisation des temps d’activités périscolaires. Par l’article 55 du projet de loi de finances 2015 (PLF), il prépare la liquidation du fond d’amorçage des rythmes scolaires. Celui-ci aidait les communes, à raison de 40 euros annuels par enfant, à appliquer la très contestée réforme des rythmes scolaires. Cette disposition avait permis de contenir, certes insuffisamment car le Parti de Gauche ne peut transiger avec la moindre entorse au principe de gratuité de la sphère éducative, les dérives de marchandisation.
La suppression de ce fonds d’amorçage en 2015, sauf pour les communes les plus en difficultés bénéficiant de la dotation solidarité (mais jusqu’à quand tant les injonctions européennes de réduction des dépenses publiques sont fortes ?) dévoile le piège de la territorialisation se refermant sur l’école. Dès la rentrée prochaine, dans des milliers de communes, les maires seront contraints de rendre payant l’accès au temps périscolaire. Ou profiteront de l’occasion….
Au final, ce seront des brèches supplémentaires dans l’Ecole de la République : les inégalités entre communes et entre élèves seront aggravées, l’accès des familles au service public de l’éducation sera rendu plus difficile. Il en résultera une hausse de la fiscalité locale, la plus injuste car ne prenant en compte que très partiellement le revenu des contribuables, pour mieux justifier une diminution de la part de l’impôt progressif sur le revenu ou de la fiscalité sur le capital, les seuls qui ont une fonction de redistribution des richesses.
La réforme des rythmes scolaires montre bien les effets de l’austérité administrée, par la territorialisation et la marchandisation, aux populations.