Lettre Parti de Gauche 66 aux parlementaires des Pyrénées-Orientales en vue de la réforme constitutionnelle portant sur l’état d’urgence et la déchéance de nationalité :
« A Perpignan, le 20 / 01 / 2016
Madame, Monsieur les députés des Pyrénées-Orientales,
Madame, Monsieur les sénateurs des Pyrénées-Orientales,
Le Parti de Gauche 66 interpelle en ce début d’année plus particulièrement les parlementaires de la majorité pour les inviter à demander au Président de la République et au Premier ministre de renoncer à leur projet de modification de la Constitution concernant l’état d’urgence et la déchéance de nationalité.
A défaut, nous leur demandons, en y associant les parlementaires de l’opposition, de ne pas voter le 3 février prochain pour cette mesure qui remettrait en cause les principes républicains les plus élémentaires.
On nous parle de mesure symbolique. C’est justement par son caractère symbolique que cette mesure créant une distinction entre citoyens est à la fois dangereuse et inacceptable. Inacceptable, pour tous ceux qui considèrent qu’il n’existe que des citoyens à part entière quelle que soit leur origine. Dangereuse, parce qu’en créant de fait une telle discrimination, elle incite à des comportements pour le moins nauséabonds qui nous rappellent de tristes périodes.
On nous parle d’urgence. C’est à la Loi républicaine égale pour tous de répondre à l’urgence. Changer la Constitution ne peut pas être une mesure d’urgence. Au contraire, elle constitue le fondement de notre démocratie et de notre contrat social : ses modifications ne peuvent donc être dictées par les évènements, aussi dramatiques soient-ils, ni être engagées sans un vrai débat démocratique. La Constitution est également garante de notre liberté et de notre droit d’expression : inscrire l’état d’urgence dans la Constitution est un acte liberticide que nous ne pouvons accepter.
Ce n’est pas de mesures symboliques dont nous avons besoin, ni d’un durcissement sécuritaire de la loi qui touchera beaucoup plus de citoyens que les seuls terroristes, mais bien de mesures concrètes pour répondre à la situation et redonner à l’Etat la capacité de faire appliquer nos lois.
Les politiques de réduction des dépenses publiques ont impacté de manière drastique les moyens des services de police, de justice, d’éducation et d’aide sociale. Ce sont donc ces moyens qu’il faut renforcer pour que les Services Publics puissent exercer leurs missions dans la sérénité, pour que les libertés individuelles soient protégées par le contrôle des magistrats, pour qu’aucun jeune vivant sur notre territoire ne se sente exclu, que chacun trouve sa place dans notre société.
Nous vous demandons, Madame, Monsieur, en votre qualité d’élus de la République,
de prendre vos responsabilités pour apporter les vraies réponses à la situation du pays et préserver l’unité nationale. Cela passe