L’état des ressources en eau du département est régulièrement suivi par l’ensemble des partenaires impliqués dans sa gestion : collectivités, usagers, experts et services de l’État. Le comité départemental dit « sécheresse », consulté sous l’autorité du Préfet, a permis de faire le bilan de l’état actuel de la ressource en eau et de partager le constat d’un début d’automne contrasté sur le point de vue de la pluviométrie.
Les ressources en eau se régénèrent de façon cyclique principalement grâce aux pluies. Celles de ces deux derniers mois se sont réparties de façon inégale sur le territoire. Sous forme d’averses, elles ont davantage arrosés les bassins amonts durant le mois de novembre, alors qu’en décembre elles se sont concentrées à l’aval des bassins versants. Le cumul de ces deux derniers mois s’élève à 35mm, soit 1/3 des 110 mm prévus par les moyennes normales sur cette période. Les pluies attendues en cette fin d’automne ne prévoient pas un cumul suffisant susceptible de modifier significativement l’état actuel de la ressource.
L’état actuel de la ressource en eau est globalement satisfaisant mais sa pérennité dépend des pluies hivernales. De plus, la recharge des nappes plio-quaternaires de la plaine du Roussillon n’est pas encore stabilisée et un secteur affiche toujours un niveau quantitatif préoccupant.
Au vu de cette situation hydrologique, le Préfet des Pyrénées-Orientales a décidé, en application du Code de l’environnement, de limiter certains usages satisfaits à partir des ressources qui sont dans les situations les plus tendues.
Sur les nappes du secteur Aspres-Réart, des limitations ou interdictions sont effectives pour les usages non essentiels suivants :
• le prélèvement de l’eau pour le remplissage des piscines privées à usage unifamilial, exception faite de la première mise en eau après construction du bassin. Cela ne concerne pas les appoints en eau nécessaires au cours de la saison quelle que soit la ressource mobilisée ;
• le lavage des véhicules hors des stations professionnelles sauf pour les véhicules ayant une obligation réglementaire et pour les organes liés à la sécurité ;
• le fonctionnement des fontaines publiques en circuit ouvert ;
• le nettoyage des terrasses et des façades ne faisant pas l’objet de travaux ;
• le lavage des voiries sauf impératif sanitaire et à l’exclusion des balayeuses laveuses automatiques ;
• le lavage des bateaux, hors professionnels lors de travaux sur zones de carénage ;
• l’arrosage des pelouses, des rond-points, des espaces verts publics et privés et des jardins d’agrément à l’exception des jeunes plants de moins de trois ans sur demande expresse de dérogation ;
• le prélèvement d’eau en vue du remplissage ou du maintien du niveau des plans d’eau de loisirs à usage personnel ;
• l’arrosage des espaces sportifs de toute nature et des terrains de golf à l’exception des « greens et départs » et des terrains de sport (limités strictement aux aires de jeu des terrains principaux) ;
• l’arrosage des jardins potagers ;
• le fonctionnement des douches de plage publiques et privées.
Les usages agricoles sont réduits de 50 % sur les nappes du secteur Aspres-Réart.
Les usages industriels ainsi que les conditions d’intervention des gestionnaires sur les réseaux et ouvrages d’eau potable et d’eaux usées sont également encadrés. Au-delà de ces mesures, les utilisateurs sont tous appelés à adopter un comportement responsable et économe en matière d’utilisation de l’eau. Des campagnes de contrôle du respect de ces mesures sont régulièrement conduites par les services de l’État.
Les modalités de mise en œuvre de toutes ces mesures ainsi que la liste des communes concernées sont précisées dans l’arrêté préfectoral consultable sur le site internet des services de l’État dans les Pyrénées-Orientales à l’adresse suivante : http://www.pyrenees-orientales.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement-eau-risques-naturels-et-technologiques/Eau-et-Peche/Dernieres-Actualites/Restrictions-de-l-usage-de-l-eau
Si l’évolution de la situation, qui fait l’objet d’un suivi régulier, le justifiait, des mesures complémentaires pourraient être mises en place.