De tous les cols alpins, le Col de Sarenne offre l’une des aventures les plus authentiques pour les voyageurs en quête d’une montagne préservée. À seulement 1999 mètres d’altitude – comme s’il refusait symboliquement de franchir la barre des 2000 – ce passage sauvage trône à proximité immédiate de sa célèbre voisine l’Alpe d’Huez, tout en cultivant une discrétion qui fait son charme. Entre panoramas à couper le souffle et défis sportifs, parcourons ensemble ce joyau méconnu des Alpes françaises.
Les deux visages du Col de Sarenne : entre défi sportif et beauté sauvage
Contrairement à la très fréquentée Alpe d’Huez, le Col de Sarenne reste un espace de respiration où la nature dicte encore sa loi. Cette route de montagne pastorale serpente entre les versants, offrant deux approches radicalement différentes selon le côté abordé. La montée depuis l’est, avec ses 10 derniers lacets vertigineux, présente des pentes jusqu’à 11,5% sur 1,2 km – un mur véritable qui teste la détermination des cyclistes les plus aguerris.
Le versant ouest, moins abrupt mais tout aussi exigeant, propose une pente moyenne de 8% avec un raidillon final à 10,5%. Ce profil atypique explique pourquoi le Tour de France n’a franchi ce col qu’en 2013, préférant habituellement les 21 virages emblématiques de l’Alpe d’Huez, plus réguliers et médiatiques.
Un écrin naturel préservé au cœur des Grandes Rousses
Ce qui séduit immédiatement le voyageur, c’est l’impression d’entrer dans un sanctuaire naturel. La vallée du Ferrand, traversée par le col, porte bien son nom dérivé du latin « ferus » (sauvage). Ici, marmottes, chamois et bouquetins se partagent un territoire où la présence humaine reste discrète.
La flore n’est pas en reste avec ses lys orangés et ses gentianes qui parsèment les alpages en été. Le contraste est saisissant entre ces prairies verdoyantes et les formations rocheuses environnantes, notamment le Château Noir, curiosité géologique issue d’une ancienne faille hercynienne au nord du col.
Un panorama à 360° sur les joyaux des Alpes
Arrivé au sommet, le spectacle visuel justifie à lui seul l’effort fourni. Le regard embrasse un panorama circulaire sur les massifs des Grandes Rousses, de la Meije et des Écrins, tandis que le lac de Chambon miroite en contrebas, reflétant le ciel alpin. Par temps clair, le plateau d’Emparis dessine à l’horizon sa silhouette caractéristique, rappelant ces villages de haute montagne où l’homme s’est adapté aux contraintes de l’altitude.
Quand partir et comment profiter pleinement du Col de Sarenne
La fenêtre idéale pour découvrir le Col de Sarenne s’étend de mai à octobre, la neige rendant son accès difficile voire impossible le reste de l’année. Les mardis d’été offrent une expérience unique avec la fermeture de la route aux véhicules motorisés dans le cadre des « Oisans Col Series » – une aubaine pour les cyclistes et randonneurs souhaitant profiter du site en toute tranquillité.
Pour les photographes, les heures dorées – tôt le matin ou en fin d’après-midi – transforment les paysages minéraux en tableaux aux teintes chaudes et contrastées. Ne manquez pas la bergerie du col où, sur réservation, vous pourrez déguster des fromages de chèvre produits selon des méthodes traditionnelles.
FAQ : Tout savoir sur le Col de Sarenne
Quelle est la différence entre le Col de Sarenne et l’Alpe d’Huez ?
Alors que l’Alpe d’Huez est une montée célèbre, très fréquentée et urbanisée avec une pente régulière, le Col de Sarenne reste sauvage, confidentiel, avec une route étroite et des pourcentages plus irréguliers et souvent plus raides, culminant à 1999m (contre 1850m pour l’Alpe d’Huez).
Le Col de Sarenne est-il accessible en voiture ?
Oui, mais uniquement par petits véhicules (interdiction aux camping-cars) via les routes D25A et D25B. La route est fermée l’hiver et réservée aux cyclistes les mardis matins d’été. Attention aux vents violents qui peuvent surprendre les conducteurs peu habitués aux routes de montagne.
Quelles activités peut-on pratiquer au Col de Sarenne ?
Cyclisme, randonnée pédestre, observation de la faune alpine (marmottes, chamois), photographie de paysages et découverte du patrimoine géologique sont les principales activités. L’événement « Super Sarenne » permet également aux skieurs de dévaler la plus longue piste d’Europe au printemps.
