Cette rentrée, à la fois scolaire et sociale, après une pause liée aux vacances d’hiver, se traduisait également par un troisième round du cycle de réunions publiques sur les retraites animées pour La France Insoumise / Nupes dans les Pyrénées-Orientales par Francis Daspe. Ce dixième rendez-vous se déroulait mercredi 8 mars à Saillagouse, dans les montagnes de Cerdagne. Au lendemain de la grande journée d’action intersyndicale et interprofessionnelle du 7 mars, mais également au moment de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes. L’occasion, idéale et aisée à l’aide du diaporama mis à disposition par l’AGAUREPS-Prométhée, pour expliquer que les femmes sont les principales victimes de cette réforme des retraites déjà brutale et injuste pour le plus grand nombre sans distinction de genre.
Francis Daspe partait tout d’abord d’une réalité arithmétique incontestée et incontestable. L’allongement du temps de travail imposé par la réforme, avec l’âge de départ légal repoussé à 64 ans et le nombre d’annuités de cotisation allongé à 43 ans, va avoir de graves conséquences plus particulièrement pour les femmes. « Cette aggravation des conditions pour partir à la retraite aura des répercussions très fortes pour les femmes. Car elles sont déjà affectées par les temps partiels subis, les interruptions de carrière, les discriminations salariales, les plafonds de verre dus aux mentalités ». « Le même mécanisme automatique qui transforme aujourd’hui un écart de 25% en termes de salaires en un gouffre de 40% pour les pensions de retraites va jouer encore davantage qu’aujourd’hui, et de manière exponentielle, avec notamment les effets engendrés par la décote », poursuivait-il.
Les choix qui vont s’offrir à une grande partie des femmes piégées par cette réforme ne sont guère reluisants. Accepter de travailler plus longtemps, jusqu’à 67 ans au moins. Ou se résigner à partir un peu avant mais avec une pension notoirement amputée par la décote. « En effet, des projections estiment que deux tiers des personnes qui devront partir à la retraite plus tard sont des femmes. 40% des femmes partent avec une pension incomplète. Elles sont déjà deux fois plus nombreuses à travailler jusqu’à 67 ans. Avec la réforme et l’épée de Damoclès de la décote, cela va s’aggraver », indiquait-il. Des perspectives visiblement guère enthousiasmantes, d’autant plus que les mères de familles, même avec leurs trimestres supplémentaires permettant d’avoir les annuités requises, devront désormais attendre 64 ans.
Francis Daspe dénonçait par ailleurs les dérisoires mesurettes avancées par le gouvernement pour tenter de compenser et d’amortir les conséquences de la réforme (carrières longues, index seniors, minimum retraite prétendument à 1200 euros etc). « Les députés Insoumis en ont bien montré l’arnaque et l’enfumage. Leur travail a été corroboré par les aveux forcés des ministre Franck Riester ou Olivier Dussopt ».
« On sait que la seule égalité salariale femmes / hommes (par le haut bien évidemment …) suffirait à trouver les besoins pour financer la retraite à 60 ans ! », concluait-il.