Le groupe d’action des Jeunes Insoumis organisait ce jeudi 20 avril à Perpignan un café citoyen sur la question des retraites. L’animateur du groupe d’action, Florent Idrac, présentait également cette réunion à partir du diaporama mis à disposition par l’AGAUREPS-Prométhée. L’initiative s’inscrivait dans le cadre du cycle de réunions publiques sur les retraites de la campagne d’action de La France Insoumise / Nupes. Il s’agissait de la quinzième étape dans les Pyrénées-Orientales.
L’orateur commençait son intervention en reprenant la question souvent posée en guise d’affirmation : la génération actuelle est-elle une génération sacrifiée ? « Ainsi, certains essaient de persuader les jeunes que les retraites pourraient très bien ne plus exister d’ici quelques décennies et que de la sorte ils ne sont pas certains d’en bénéficier à leur tour le moment venu ». Il s’agit en réalité d’un grossier subterfuge qui vise à détourner les jeunes de la mobilisation sociale et de la revendication. Car il existera toujours un système de retraites. « Sans quoi, ce serait créer une situation véritablement révolutionnaire, ce dont les possédants et autres libéraux qui n’ont de cesse d’attaquer l’actuel système par répartition ne veulent absolument pas ». La vraie question est alors énoncée clairement : quel type de retraite restera-t-il et à quelles conditions ? « L’existence d’un système de retraites possède pour ces gens là un intérêt réel, supérieur à l’absence de tout système. En effet la capitalisation permet en quelque sorte de ponctionner, voire même de confisquer, une part substantielle de l’épargne populaire pour la mettre à disposition des marchés financiers, ce qu’un système par répartition ne permet pas. Autrement dit, c’est un procédé voilé plus habile qu’une augmentation trop brutale de la fiscalité ».
Un autre des objectifs est de tenter de faire oublier aux jeunes que le système actuel par répartition repose sur la solidarité intergénérationnelle : les actifs financent les pensions des retraités par des cotisations immédiatement versées. « On voudrait faire rentrer dans la tête des jeunes que la retraite est une question individuelle, qu’ils seraient responsables de la préparer et de la construire. Et qu’en cas de retraite insuffisante et insatisfaisante, ils en seraient les coupables exclusifs dépourvus du droit de revendiquer quoi que ce soit ! », expliquait Florent Idrac. Il relevait également un mensonge et une hypocrisie consistant à dire que les réformes sont faites pour garantir les retraites des nouvelles générations. « En réalité, les jeunes seront d’abord les principales victimes des efforts demandés continuellement par les réformes : ce sont eux qui partiront plus tard, devront cotiser plus longtemps et de surcroît devront faire face à des pensions rabougries ». Et ce d’autant plus que faire partir plus tard les actifs d’aujourd’hui complique et retarde l’entrée dans l’emploi des jeunes, les soumettant à la précarité et à la décote…
A certains égards, il est permis de qualifier cette génération de sacrifiée. « On assiste aujourd’hui à une grande rupture de civilisation. Jusqu’à présent l’idée de progrès structurait la vie des gens : les parents avaient l’espoir que leurs enfants vivraient dans de meilleures conditions qu’eux, et que les sacrifices en valaient la peine. Désormais, ils craignent une dégradation des conditions de vie pour leur progéniture ». Mais pour autant, la résignation ne doit pas être de mise pour les jeunes d’aujourd’hui et de demain. « Il existe en effet une infinité de mesures alternatives pour préserver le système par répartition fondé sur la solidarité intergénérationnelle pour que les jeunes ne soient pas une génération sacrifiée ! ».