Marraine du prix Folire qu’elle remettra vendredi 9 décembre à 15h au CHS de Thuir au lauréat Eric Genetet pour son livre « Tomber » (Ed. Héloïse d’Ormesson), Mazarine Pingeot animera ce même jour une conférence à 18h au Conseil départemental.
Avec La dictature de la transparence (Robert Laffont) Mazarine Pingeot tord le cou au politiquement correct du moment. En s’appuyant sur la philosophie, qu’elle enseigne, elle démonte le mécanisme de la transparence à tout prix, pointe du doigt ses dérives et ses dangers. Bien sûr, son histoire personnelle de fille cachée de François Mitterrand a influencé sa réflexion. Mais on aurait grand tort de la résumer à son statut de « fille de ». Elle sait très bien penser toute seule. Normalienne, professeure agrégée de philosophie à l’université de Saint-Denis, Mazarine Pingeot est aussi écrivain. Elle a déjà publié une dizaine de romans aux éditions Julliard (dont Bouche cousue, Le Cimetière des poupées, Bon petit soldat ou Les Invasions quotidiennes), ainsi que plusieurs essais (Ils m’ont dit qui j’étais chez Julliard et Entretien avec Descartes chez Plon). Elle anime également au côté de Franz-Olivier Giesbert l’émission « Les Grandes Questions » sur France 5.
De la presse à scandale à la téléréalité, de la vie de nos dirigeants politiques au traitement de l’information, des nouvelles technologies aux réseaux sociaux, l’exigence de transparence s’est imposée dans tous les domaines, gommant subrepticement la frontière entre espace privé et espace public. Entre injonction morale et fantasme de contrôle absolu, le règne de l’image et du tout-visible ne risque-t-il pas de nous conduire à la lisière du totalitarisme ? À travers ce court essai, Mazarine Pingeot aborde la question plus contemporaine que jamais de la transparence au sein de notre société. Véritable mise en cause de l’idée de « transparence », cet essai est l’occasion pour elle de s’interroger sur « l’injonction de transparence » qui semble être émise de la part de tous ceux qui érigent cette requête en gage de progrès démocratique face à l’opacité des dictatures.
Mazarine Pingeot critique les travers de la télé-réalité et, de manière plus générale, de la société du spectacle. Ce sont aussi les mises en scènes de soi sur les réseaux sociaux, la diffusion de plus en plus répandue d’images intimes, jusqu’à l’obscène, qui amènent à s’interroger sur l’espèce d’hystérie collective dans laquelle nous semblons de plus en plus être plongés. Avec la crainte que les écrans ne deviennent plus réels que la réalité elle-même dans l’esprit de beaucoup de gens, notamment les plus jeunes, qui pratiquent la « fausse transparence » par les mises en scène qu’ils font d’eux-mêmes. Mazarine Pingeot aborde aussi le débat qui confronte, depuis les attentats terroristes de 2001 et le Patriot Act aux États-Unis, l’arbitrage entre sécurité et liberté, avec tout ce que cela implique. Un débat qui s’annonce passionnant.
Le programme :
Vendredi 9 décembre
A 15h au Centre Hospitalier de Thuir. Mazarine Pingeot remet le prix Folire 2016 à Eric Genetet , auteur de « Tomber » (Ed. Héloïse d’Ormesson). S éance de dédicaces sur place d’Eric Genetet et Mazarine Pingeot
A 18h à Perpignan, hall Guy Malé du Conseil Départemental. Mazarine Pingeot est l’invitée du CML et du Conseil Départemental . Présentation et dédicace de son essai « La dictature de la transparence » (Robert Laffont). Entrée libre.
CML infos : 04 68 51 10 10.