Les temps ont décidément bien changé. A l’heure où les équipes restées dans l’élite se tournaient, pleines d’ambition, vers l’Europe, l’USAP a toutes les peines du monde pour exister sur l’échiquier régional. Une semaine après avoir été balayés à Carcassonne (42-20), ce fut dur face à Béziers (28-25), les Catalans étaient même tancés dans leurs propres tribunes. Les Biterrois s’étaient installé un kop en tribune Goutta et ne lésinaient pas sur les moyens (énorme bâche, fumigènes…). Heureusement, les locaux pouvaient eux aussi compter sur une belle mobilisation du public, notamment une estelada imposante pour les accueillir à l’entrée sur la pelouse.
L’USAP rentrait tambour battant dans ce match et occupait bien le terrain mais un contre des visiteurs leur permettait d’ouvrir la marque par Max (0-5). Il n’a pas fallu attendre bien longtemps la réaction des locaux : trois essais en un quart d’heure, dont un premier de l’arrière néophyte Ducuing pour l’égalisation. Juste avant la pause, faute de retourner aux vestiaires le bonus offensif en poche, Allan enfonçait le clou d’un drop (25-8). A la 47e, Allan répondait à nouveau à la botte de Gerber (28-11), pour inscrire les derniers points perpignanais…
Mafi homme du match
Le carton qui aurait rassuré tout le peuple catalan n’aura pas lieu. Les cartons, eux, n’ont pas manqué de pleuvoir dans ce match. Second marqueur d’essai catalan, Mafi a eu droit à ses deux biscottes, l’une jaune, dès la 3e minute, l’autre rouge, peu après la reprise et un essai de Béziers. En faisant voir les couleurs du pays à notre Fidjien, l’arbitre a aussi souligné le problème récurrent de l’équipe : l’indiscipline. Quoique l’ASBH, elle aussi sanctionné à deux reprises, n’était pas exempte de tout reproche sur l’échauffourée qui vaut à l’USAP de finir le match à 14.
Plus de peur que de mal
La suite, on la connaît : deux pénalités ratées de l’USAP alors qu’avec ses deux essais marqués, Béziers est déjà revenu à trois longueurs. Comme souvent avec un match en main, l’USAP se fait peur, et se fait mal. Mais les Dieux du rugby ont choisi de maudire Gerber, qui rate, lui aussi, sa dernière pénalité à quelques minutes de la fin. Sa maigre avance (28-25), l’USAP aura su la conserver près de 30 minutes et jusqu’au terme. Dans un match renversant, tendu, où la nervosité s’est aussi traduite en tribunes, la défense héroïque sera le bon point à retenir. C’est ce qui permet aux Catalans de dépasser Béziers, désormais 3e de Pro D2, et de remettre à 4 longueurs le peloton des Montauban, Mont-de-Marsan, Carcassonne, Albi, qui se disputent la dernière place qualificative pour les barrages d’ascension.