Le Club Presse Catalan a invité ce mercredi 18 mai au centre d’art perpignanais Acentmètresducentredumonde, Fabrice Lorente, président de l’UPVD, porteur du Programme MIRO pour une présentation officielle de cette plateforme culturelle inédite.
Nous somme allé à la rencontre du directeur de MIRO+, Eric Forcada, et le président de l’Université de Perpignan Via Domitia (UPVD) Fabrice Lorente : https://youtu.be/XTWFyIfICoU
INTERVIEW
Fabrice Lorente : « MIRO+, le grand laboratoire culturel de demain ! »
Le Président de l’Université Perpignan Via Domicia et porteur du Programme MIRO présente les contours du pure player MIRO+.
En quelques mots, qu’est-ce que le Programme MIRO ?
Depuis 2012 et après avoir été retenue par un jury international au titre des Initiatives d’Excellence en Formations Innovantes (IDEFI), l’Université de Perpignan, en collaboration avec l’Université des Iles Baléares (UiB), l’Université d’Andorre (UdA), l’Observatoire Océanographique de Banyuls (UPMC – Paris VI) et Sciences Politiques Toulouse, a travaillé, dans le cadre du Programme MIRO, à l’élaboration du Master MIRO. Ouvert au mois d’octobre dernier, ce master online, multilingue et multidiplômant, propose un parcours pédagogique unique, né de la synthèse des deux modèles touristiques leaders au niveau mondial. En additionnant modèle français, premier en nombre de visiteurs et modèle espagnol, premier en terme de retombées économiques, le Master MIRO participe à la définition des futurs standards internationaux du tourisme culturel. Un rôle capital et une mission captivante qui placent le Programme MIRO à l’avant-garde d’un secteur économique à très forte croissance. Afin d’inscrire le Master MIRO, formation 100% online, dans la réalité institutionnelle et économique de son territoire, nous devions le doter d’un laboratoire 100% numérique : le pure player MIRO+, laboratoire par excellence.
En quoi MIRO+ est-il un laboratoire ?
Il s’agit en effet d’un laboratoire à plusieurs titres. En premier lieu, MIRO+ déroule un fil d’actualités culturelles sur un périmètre inédit, celui de l’Euro-région Pyrénées-Méditerranée. MIRO+ fédère ensuite autour d’une plate-forme numérique : acteurs du monde de la culture, étudiants en tourisme culturel et grand public. Par cette mise en œuvre là, il devient naturellement un espace d’expérimentation des trois grands domaines de spécialisation du Master MIRO: l’e-tourisme, l’étude des politiques des publics et la valorisation des patrimoines.
De quelle façon, les étudiants sont-ils impliqués dans le développement de MIRO+ ?
Une grande partie de la production des contenus du site MIRO+ sera en effet réalisée par des journalistes professionnels en coworking avec les étudiants du Master MIRO. Des sessions de Media Training et de travaux collaboratifs, leur permettront d’acquérir un véritable savoir-faire sur le plan de la communication. Ils intégreront également les techniques de valorisation éditoriale utilisées par les professionnels. Face à la nouvelle donne digitale, ils assimileront les contraintes rédactionnelles imposées par l’écriture Web. Ces compétences désormais exigées par l’e-tourisme, sont devenues incontournables dans l’identification de l’offre culturelle, l’élaboration d’itinéraires et la mise en place de politiques d’études des publics. Impossible de passer à côté des médias sociaux tels que Facebook, Twitter ou Instagram. Les étudiants pourront également analyser en temps réel la portée et l’impact obtenus par leurs publications.
Le public de l’Euro-région Pyrénées-Méditerranée n’apparaît pas homogène. Différentes nationalités, plusieurs langues parlées… Comment MIRO+ résout-il cette équation ?
Ces contraintes sont la force de MIRO+. En offrant un site multilingue, en mettant l’actualité culturelle de Barcelone, Perpignan ou Toulouse sur le même pied d’égalité, MIRO+ invente un territoire d’exception pour l’étude du tourisme culturel. De l’Homme de Tautavel à Miquel Barceló, des églises romanes andorranes au site d’Aéroscopia à Toulouse, la grande chance de l’Euro-région est celle de sa richesse et sa grande diversité. Il faut se préparer à l’internationalisation de ce vaste espace, traversé par une asymétrie de fréquentation. La Catalogne et les Iles Baléares sont en effet fréquentées par 80% de visiteurs internationaux alors que les régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon n’en accueillent que 20%. D’ici 2030, le nombre de visiteurs au niveau planétaire est appelé à doubler pour passer la barre des 2 milliards. La France devrait ainsi atteindre les 100 millions de visiteurs étrangers et 500 000 nouveaux postes créés dans le secteur touristique. Au regard de ces projections, MIRO+ a choisi d’anticiper. Parce que le territoire euro-régional est transfrontalier, il était temps de mettre à disposition des différents publics une offre décloisonnée. Une offre à échelle continentale qui permet de répondre aux nouvelles mobilités du tourisme culturel.
Peut-on dire que MIRO+ est disruptif ?
Oui. En tant qu’université nous ne pouvons plus nous cantonner aux traditions d’enseignement classique ni même à un cadre territorial figé. Notre mission : anticiper, expérimenter, innover. Chercher et inventer des nouveaux modèles de développement et de diffusion de la connaissance intégrés dans la réalité sociale et économique de notre territoire. Le Programme MIRO, aussi bien par son master international que par son laboratoire digital, a fait pari de l’avenir. Il fait changer d’échelle le territoire, il le bouscule et le transformera. J’en suis convaincu.