La Commission Viticole du MODEF alerte les agriculteurs et les politiques sur la mise en place probable d’un vignoble spécifique sans indication géographique, le « vin de table » en somme, associé à une appellation du même nom. Cette proposition portée par le Sénateur de l’Hérault Henri Cabanel et le négoce, risque de compromettre fortement la stabilité du marché du vin.
Les éventuelles identifications ou traçabilités supplémentaires doivent servir à créer les conditions d’un prix rémunérateur pour les viticulteurs, et non l’inverse : créer des indications pour justifier l’augmentation des volumes et faire chuter encore un peu plus les prix n’a pas de sens.
Aujourd’hui, les viticulteurs peuvent passer en vin de table la surproduction de leurs parcelles sous appellation et ainsi compléter leurs revenus. La création d’un vignoble spécifique pour les vins de table mettra fin à cela. Ce sera donc la double peine pour les viticulteurs : impossibilité de passer leur surproduction et baisse des prix.
Les arguments en faveur de cette implantation est le manque de production de la France pour atteindre l’autonomie de production en vin. En France il manque environ 1 million d’hectolitres pour satisfaire la consommation nationale et le marché français importe 10 millions d’hectolitres d’Espagne.
L’inquiétude, justement fondée, que suscitent ces 10 millions d’hectolitres entrants sur l’année 2016, doit servir de contexte pour alerter nos élus sur la nécessité d’outils de régulations des marchés et non l’inverse.
La mise en place d’un vignoble spécifique pour les vins sans appellation impactera négativement la stabilité du marché du vin et le revenu des viticulteurs. Le MODEF sera particulièrement attentif à l’avancement de ce projet et fera tout pour qu’il ne soit pas mis en place.
Le MODEF revendique :
-Un retour aux droits de plantation
-Un prix planché fixé par l’État en fonction des coûts de production.