Cette journée de célébration de la Saint Michel des parachutistes, le 30 septembre 2023, au CNEC-1er Régiment de choc à Mont-Louis-La Cabanasse, a revêtu cette année un caractère inhabituelle.
En effet, elle s’est articulée autour d’une cérémonie du Souvenir Français avec la présentation des jeunes portes drapeaux de la nouvelle promotion « caporal Gabriel Redon » ancien du Bataillon de choc. Le général Gilles Glin, directeur général du Souvenir Français pour les Pyrénées Orientales, retraça dans son allocution le parcours du parrain de la promotion. Après lecture de la profession de foi du jeune porte-drapeau par l’un d‘eux, et en présence des porte-drapeaux ainés, les présidents de comité remirent solennellement à chacun son drapeau aux couleurs de la République française.
La section Pierre Bayle des jeunes porte-drapeaux du Souvenir Français regroupe 80 jeunes de 10 à 18 ans rattachés aux 61 comités que compte la délégation générale pour le département des Pyrénées Orientales. Tous les ans une quinzaine de jeunes, garçons et filles, pour certains issus du SNU, rejoignent la section.
A l’issue, pendant la messe de la Saint Michel (saint patron des parachutistes) à l’église Saint-Louis, les drapeaux de la nouvelle promotion furent bénis par Don Antoine de Reboul.
Lors du dépôt de gerbe sur la stèle BAC KAN, le général Jean François Audoyer, président de l’association des anciens du 1er bataillon de choc, rappela l’enjeu de cette bataille, épisode de la guerre d’Indochine, qui a opposé en octobre 1947, les forces de l’Union Française, dont les unités commandos, aux forces communistes du Viêt Minh.
Au cours de la prise d’armes, le colonel Damien Lefebvre, chef de corps du CNEC, a procédé à une remise de décoration, à la remise des fanions des unités chocs et commandos aux brigades du groupement d’instruction des stagiaires ainsi qu’à la lecture de l’ordre du jour.
Madame Pierrette Cordelette, maire de Mont Louis, madame Christine Colomer, maire de La Cabanasse, monsieur Renaud Schouver, directeur de l’ONAc-VG des Pyrénées Orientales, le général Gilles Glin délégué général du Souvenir Français pour les Pyrénées Orientales, le général Jean François Audoyer, président de l’association des anciens du 1er bataillon de choc constituaient le rang des autorités présentes
Après le déjeuner, les jeunes participants, élèves des classes de Défense du lycée de Saint Louis de Gonzague de Perpignan, du lycée de Font Romeu, des jeunes porte-drapeaux du Souvenir Français, et les enfants des familles des militaires du CNEC, ont pu découvrir la formation commando assurée par le CNEC à travers diverses activités au sein de la citadelle. Plusieurs Jeep d’époque du débarquement de Provence et une traction aux couleurs « FFI » permirent à ceux-ci d’évoluer dans la citadelle.
Une fête de la Saint Michel marquée cette année par la jeunesse !
Allocution du Général Glin
Délégué général du Souvenir Français pour les Pyrénées Orientales
30 septembre 2023
« Jeunes porte-drapeaux du Souvenir Français, une nouvelle promotion de la section Pierre Bayle se présente devant nous. Elle portera le nom de Gabriel Redon.
Gabriel Redon est né à Mascara en Algérie française le 18 avril 1922. Il est versé le 7 janvier 1942 au 6e régiment de tirailleurs algériens. Il se porte ensuite volontaire pour servir au sein d’une unité très spéciale, le bataillon de choc.
Ce bataillon a été créé à par le commandant Gambiez en mai 1943 à Staouéli en Algérie, pour participer aux combats de la libération de la France. Le commandant Gambiez était passé en Espagne en 1942 au pas de la Case grâce aux passeurs résistants des Pyrénées Orientales. Les volontaires provenaient de tous les coins d’Afrique du Nord : fantassins, cavaliers, légionnaires, aviateurs de l’armée d’armistice, évadés de France. Quelques vieux soldats, beaucoup d’apprentis !
Embarqué à bord du sous-marin « Casabianca », dans le cadre de l’opération « Vésuve », le chasseur Redon débarque dans le port d’Ajaccio, le 14 septembre 1943. Il participe avec son bataillon à la libération de la Corse.
Le 17 juin 1944, le bataillon de choc débarque sur l’île d’Elbe. Quelques heures plus tard, Redon est grièvement blessé.
Démobilisé en août 1946, il devient un honorable commerçant de Perpignan.
Français d’Algérie, il répond en 1956 aux sollicitations du SDECE et devient un agent très actif dans la lutte contre le FLN. En 1960, il est rattaché au 11e choc et sert dans une de ses unités en Algérie. Il est démobilisé en 1964.
Le vendredi 24 août 2012, au fort Miradou, le caporal Gabriel Redon dit « Bilou » recevait la médaille de commandeur de la Légion d’honneur des mains du général de corps d’armée Jean Heinrich.
Gabriel Redon est également titulaire de la croix de guerre 1939-1945, de la valeur militaire avec neuf citations de guerre, et de la médaille militaire. Il fut commandeur de l’ordre national du Mérite.
Aujourd’hui, la promotion Gabriel Redon se présente devant le mémorial du rond-point des Bataillons de choc et commando qui a été inauguré en 2014.
Le mémorial est composé de plaques gravées à l’effigie des fanions des unités de choc et commando et de la sculpture de Gérard Vié du chasseur du Bataillon de choc en 1943, Gabriel Redon dit Bilou dont le regard porte exactement vers l’Ile d’Elbe.
Ce fait d’armes est le symbole entre tous du mode d’action si particulier de ces unités d’élite, démonstration remarquable de leur raison d’être, « envol de leur légende », soulignait à l’époque le colonel Cervera chef de corps du CNEC.
La cérémonie de ce jour, est le moyen de nous rappeler que ces mêmes héros imposent d’assumer notre avenir, de ne jamais baisser la garde et de demeurer « en pointe toujours »
Jeunes porte-drapeaux de la promotion Gabriel Redon, soyez fiers de votre parrain, soyez fiers de votre drapeau ! »