One Voice fait suspendre tous les arrêtés permettant l’effarouchement des ours bruns en Ariège !
Après une première suspension en urgence au début du mois d’août, c’est au tour des six autres arrêtés publiés par la préfecture de l’Ariège entre le 22 juin et le 7 juillet 2022 de l’être ! Ils autorisaient des tirs d’effarouchement autour et sur les ours bruns survivant dans les Pyrénées durant la saison 2022.
Après l’audience du 8 août, où notre avocate, Hélène Thouy, s’est battue argument contre argument contre la préfecture, il aura fallu presque dix jours supplémentaires pour clore l’instruction. Jours pendant lesquels des éléments des uns et des autres ont continué d’être échangés sans merci. Mais le doute a bénéficié aux ours, d’autant plus que la préfecture n’a pas fait la preuve de ce qu’elle avançait pour justifier les tirs d’effarouchement, et ce, à tous les niveaux.
Des tribunaux administratifs de plus en plus perméables aux arguments en faveur des animaux
L’audace, qui nous a poussé à attaquer les arrêtés en référé suspension, c’est-à-dire pour interrompre en urgence l’application des tirs a payé ! Peut-être se réjouit-on de cette victoire parce que nous pensons que les tribunaux sont de plus en plus ouverts aux arguments favorables aux animaux, peut-être que l’urgence climatique et en faveur de la biodiversité parvient-elle enfin à pénétrer les tribunaux. Ou peut-être que nos arguments sont de mieux en mieux exprimés et étayés par des données. Peut-être aussi que l’exigence d’exemplarité de l’État attendue par nos concitoyens a fini elle aussi par toucher les juges, qui veulent dorénavant que toute décision prise soit étayée et ne semble pas arbitraire ou soutenant des intérêts privés ou d’un quelconque corporatisme.
Nous voulions offrir la paix aux ours déjà si fragiles !
Les ours bruns en France ont peu à peu disparu au cours de l’histoire, sous la pression humaine. Il y a donc peu d’ours dans les Pyrénées. Leur population se situe en dessous du seuil de viabilité de l’espèce. Les ours ne sont qu’une centaine en France, et se nourrissent essentiellement de végétaux. On est loin des fantasmes et des peurs irrationnelles répandues à leur encontre par des éleveurs qui sont, dans tous les cas dédommagés, et destinent toujours leurs troupeaux à l’abattoir.
Ces effarouchements, imposés par l’État (à défaut de tirs létaux appelés de leurs vœux par les éleveurs) en raison du statut d’espèce protégée dont bénéficient ces ursidés au niveau européen et français, sont tout de même délétères. Notamment pour que les ourses mènent leurs grossesses à bien, permettent la survie de l’espèce et des individus concernés.
Pour Muriel Arnal, présidente de One Voice :
« Il est vital de laisser la possibilité aux ours bruns de reprendre possession de leur espace. Notre espèce a partout et de tous les temps écrasé les autres, pour assurer notre sécurité. Mais nous sommes allés trop loin, la planète se meurt avec les animaux et même nous… Il est plus que temps de leur rendre ce qui leur revient. Les ours ont toute leur place dans les montagnes des Pyrénées, comme, aussi, les loups dans les Alpes ou les requins à la Réunion. »
Laisser la nature faire…
One Voice ne soutient d’ailleurs pas le processus de « réintroduction par la main humaine. Quel intérêt de faire subir une capture et un déracinement à des ourses venues d’ailleurs et souvent déjà enceintes et vulnérables, pour les imposer là où rien n’est fait pour leur bien-être et où une multitude de gens veulent leur mort !? Les éleveurs travaillant sur les estives concernées par les arrêtés suspendus parlent désormais à mots couverts de les braconner…
One Voice soutient en revanche la sanctuarisation des espaces naturels et le réensauvagement, entre-autres dans les montagnes des Pyrénées.
Sept estives couvertes !
Les ours auront donc la possibilité d’évoluer librement dans les estives des groupements pastoraux du Taus-Espugues, d’Arreau, de Coumebière, de Sentenac d’Oust, de l’Izard, d’Ourdouas et bien entendu, d’Ustou Col d’Escots dont la décision favorable a été obtenue début août 2022.
Pour rappel, le Conseil d’État a déjà annulé les arrêtés ministériels de 2019 et 2020, permettant aux préfets de mettre en place des arrêtés comme ceux dont nous venons d’obtenir la suspension immédiate. Nous avons donc lancé une procédure en parallèle pour faire annuler celui de cette année, publié le 20 juin 2022. Nous sommes dans l’attente d’une date dans les mois à venir.