Le Journal l’Agri avec son rédacteur en chef, Jean-Paul Pelras, ont été à l’initiative en ce jeudi 6 avril, d’une rencontre que nous pouvons qualifier d’historique. Historique tant le monde paysan de notre département fortement présent, a montré une fois de plus, son courage, sa responsabilité, son sens du devoir, sa détermination aussi, pour faire face à une crise sans précédent : celle de la sècheresse, du manque d’eau indispensable pour accompagner les récoltes servant, rappelons-le, à nourrir les populations.
Beaucoup d’élus étaient présents, les Sénateurs, les Députées, ceux de la Région, du Département par l’intermédiaire de Nicola Garcia dont l’eau est une de ses responsabilités. Des maires de nos communes, également, étaient là. Mais disons-le, largement sous-représentés. En effet, la sècheresse et le manque d’eau, ne concernent pas uniquement un coin du département et son agriculture, mais bien l’ensemble de celui-ci, avec les populations correspondantes.
Les élus arrivent. Sur notre cliché, Lauriane Josente, sénatrice suppléante.
Des intervenants unanimes… Les services de l’Etat absents
À la suite de Robert Vila, maire de Saint-Estève et président de PMM (Perpignan, Méditerranée Métropole), venu souhaiter la bienvenue aux nombreux participants, mais aussi présent en tant qu’agriculteur, la parole devait être laissée à Manuel Ruperez, président du journal l’Agri.
Robert Vila souhaitant la bienvenue
Ce dernier, devait donner le ton en soulignant la gravité de la situation ou les écologistes persistent dans la stigmatisation du monde paysan. Il devait également se féliciter de voir l’Agri dépasser largement l’échelon médiatique local.
D’autres intervenants devaient les uns à la suite des autres, amener des arguments allant dans le même sens : la situation est grave et l’eau est un sujet majeur.
En écoutant les jeunes
Fabienne Bonet, présidente de la Chambre d’Agriculture, quant à elle, devait exprimer un sentiment ressenti par toute la profession. Celui d’une agriculture sacrifiée depuis Paris, alors que des économies substantielles de l’eau ont été faites par les agriculteurs. « Mais ce n’est jamais assez » devait-elle ajouter. Pour elle, « hors de question de se laisser mourir. Hors de question de laisser aller et que notre territoire devienne un désert. Laisser moins d’eau pour les poissons, mais un peu plus pour les récoltes ». Cette détermination, devait être en substance, le fond de son intervention devant ses pairs.
Fabienne Bonet, présidente de la Chambre explique
Nicolas Garcia, vice président du Conseil Départemental en charge des problèmes de l’eau, devait préciser : « Nous sommes tous embarqués dans une même galère et nous sommes là, pour trouver des solutions. Le but immédiat étant de savoir comment on passe l’été ». D’autre part, il devait montrer le rôle joué par nos anciens pour maîtriser au mieux l’eau et de dire « nous ne pouvons pas laisser la sècheresse comme héritage, alors que des solutions existent ». Il devait également souligner que le Département, en ce qui concerne l’eau, ne pouvait qu’obéir aux services de l’Etat absents d’ailleurs à cette initiative. Et nous comprenons pourquoi ! En effet, la dérogation produite par le Préfet est en recul, car en fait, il ne reste plus que 400 litres pour l’irrigation et la recharge des nappes contre 600 la semaine dernière.
Nicolas Garcia, vice président du Conseil Départemental
La parole à la salle
À la suite de l’intervention de Jean-Paul Pelras qui, avec son talent habituel devait montrer qu’aucune autre profession n’accepterait de telles ingérences dans ses affaires et où il devait préciser : « Nous avons une histoire, une conscience, une dignité. Le monde agricole est stigmatisé. Il faut répondre », la parole était donnée à la salle. Les divers intervenants devaient montrer une dignité exemplaire, un courage pouvant encore remuer des montagnes. Autrement dit, un courage exemplaire pour faire face à l’adversité, pour relever tous les défis.
Un intervenant dans la salle.
Intervenant dans la discussion instaurée, le président de la FDSEA devait regretter que les agriculteurs n’ai pas été écoutés et de rajouter, « on va sortir ! ». Le président des JA, devait lui, demander la fin de la duplicité du discours politique.
Des actions syndicales en perspective ? Certainement, pensons-nous.
Un regret cependant pour cette réunion. Jean-Paul Pelras, non sans émotion, a informé l’assistance de son prochain départ. Tu vas nous manquer Jean-Paul. Ta parole manquera au département. Mais malgré tout, elle continuera de compter. Nous en sommes persuadés.
Joseph Jourda