Jean Paul Pelras, journaliste, écrivain, mais surtout connu pour son esprit militant d’un syndicalisme agricole non inféodé. Syndicalisme, qui n’en finit pas malgré tout, de faire parler de lui. Malgré toutes les controverses et les oppositions légitimes, justifiées. Jean-Paul, viens de publier son dernier livre : « Bien Chers Tous ».
Un livre de quelque 150 lettres, qui viennent démontrer avec quelle acuité, que les platanes sans boules, car ces dernières risquent de faire trébucher, ne seraient que des arbres sans ombre.
Un hymne à la vie dans l’univers des paysans
Que les vignes sans la fleur des raisins naissant, avec leur parfum terriblement propagateur de renouveau, de la vie qui redémarre, annonçant le printemps avec toutes ses saveurs, ne seraient que l’expression d’un monde irréel ou la convivialité ne serait qu’une vue de l’esprit. Cette odeur, inconnue de ceux qui croient pouvoir penser pour les autres, dans les salons du ministère de l’Agriculture ou de l’environnement, et qui seraient finalement vite convaincus que l’eau de source à un goût de pastis ou de gin tonic.
Que les abricotiers sans les feuilles, passent de la branche morte de l’hiver au fruit. Sans pour autant connaître le parfum, le jus du fruit mur qui coule entre vos dents sans risque pour le sucre de s’accrocher, mais qui se répand dans votre corps, comme un élément essentiel pour le bien-être, de votre vie.
Jean Paul Pelras lors d’une dédicace
Ou alors, cette fleur si belle, si anonyme, si étrange, tellement belle parce que blanche de nature, avec son pistil tellement jaune, aimé par toutes celles et ceux qui ont en mémoire la chanson de Berthe Silva : « Les Roses Blanches ». Je veux parler du Callas.(Nom scientifique : zantedeschia)
Ou alors encore, cette résurgence, ou cette source qui naissent au milieu de n’importe où, dans cette garrigue de « moudègues », de « bartas », d »asparaguilles », au milieu de ce schiste séculaire qui a servi de conduites à l’eau nourricière, de couverture pour le toit rassembleur de la famille. Ou alors de cette terre argileuse qui, à la suite d’une ondée, se transforme en terrain glissant au meilleur rendement qu’une piste de glisse entretenue à grand frais par la main de l’homme, par ses deniers.
C’est cela en fait, le condensé de Jean-Paul Pelras. Un hymne à la vie dans l’univers des paysans, seuls capables aujourd’hui de nourrir la flore humaine. De nourrir les humains.
Des témoins d’une histoire
Des textes, des lettres, des adresses, qui seront les témoins d’un moment, d’une histoire contemporaine, des rebelles à l’ordre établi, des rebelles au politiquement correct, rebelles au conformisme, rebelles au « tous pourris ». Bien évidemment, de belles personnes existent, mais pas obligatoirement chez ceux qui ont un galon sur leur manche et qui possèdent un pouvoir toujours illusoire.
Rebelles, car empreints de cette certitude venue de nos « padres », que seul le travail, la passion, la témérité, mais aussi l’aventure et l’ouverture toujours renouvelée de la pensée, peuvent promouvoir les plus belles choses dans l’expérience humaine.
C’est pour tout cela, que nous sommes encore aujourd’hui nombreux, quoi qu’en pensent les bulletins de vote, à nous réclamer de la plus belle profession, car synonyme de liberté : « je suis paysan ».
Un livre à lire absolument pour ceux qui veulent avoir au cœur, aujourd’hui et demain, cet esprit lucide sur notre environnement. Cet esprit lucide pour le changer.
Surtout, ne vous privez pas. Pour 20 euros, aux éditions MBE, 6, rue Antoine Fanguin, Aveyron, vous allez nourrir vos nuits de doux rêves pour notre agriculture française. Pour ses paysans !
Joseph Jourda.