Plus de 300 personnes ont bravé les conditions météorologiques défavorables ce samedi matin à Perpignan, place du Castillet, pour exprimer leur hostilité à la proposition de loi « Sécurité globale ».
« Il s’agit d’une loi liberticide qui témoigne d’une dérive autoritaire préoccupante », estimait en préambule Francis Daspe militant de La France Insoumise. Lequel poursuivait en remerciant « les présents qui avaient accordé une priorité bienvenue à l’alerte rouge, de nature démocratique, à l’alerte orange, d’ordre atmosphérique ». Question de hiérarchie des normes sans aucun doute…
Ce rassemblement, initié par un collectif d’organisations (POI 66, Libre Pensée 66, PG 66, groupes d’action de la France Insoumise, RCP 66, AGAUREPS-Prométhée), pouvait se féliciter d’avoir su rallier un public allant largement au delà du cercle militant habituel.
En effet, on pouvait observer la présence de Gilets jaunes, de personnes plus jeunes ou venues des quartiers populaires de Perpignan. En somme, des personnes parfois découragées par les perspectives offertes et se réfugiant à l’occasion dans l’abstentionnisme, mais sachant fort heureusement se mobiliser quand la nécessité l’exige.
Après une lecture du texte de l’appel par Francis Daspe, Daniel Drouillard militant du POI (Parti ouvrier indépendant) détaillait quelques uns des graves dangers contenus dans cette loi. « Ce texte contient de nombreuses atteintes au droit à la vie privée, à la liberté d’informer, au principe d’égalité, à la liberté de la presse, au droit de manifester. Et cela, dans une situation où ces dernières années, la répression s’est largement accentuée contre les gilets jaunes, la jeunesse, les militants syndicalistes », indiquait-il. L’actualité récente venait en renfort de la démonstration, le gouvernement voulant interdire avec sa loi sur la sécurité globale la possibilité aux journalistes et aux citoyens de filmer l’action de la police dans les manifestations.
Francis Daspe appelle à poursuivre et à amplifier la mobilisation au cours des prochaines jours et des prochaines semaines. « Nous refusons qu’un cran de plus soit franchi avec l’adoption de cette loi, qui serait de fait, une loi d’exception. Nous sommes déterminés dans notre volonté de voir cette loi définitivement retirée ». Des prises de parole, reflétant la diversité du rassemblement, se sont effectuées pour démontrer que cette loi n’est qu’un élément parmi d’autres, d’un dispositif global de restriction des droits et des libertés. Elles ont été apparemment suffisamment convaincantes pour générer de l’enthousiasme qui a permis de transformer, par un processus d’auto-organisation populaire spontané, le rassemblement en cortège déambulant les rues du centre de Perpignan, de manière joyeuse, pacifique et responsable. Sans doute une manière efficace et utile de déconfiner les esprits…