Festival de la magie, nouvelles halles… Les projets « kitchissimes » se succèdent à la veille des municipales. Faut-il en rire ou en pleurer ?
Un candidat centriste (UDI) aux prochaines élections municipales sur Perpignan a eu une idée de génie, qu’il croit, qu’il pense, car loin de nous à la rédaction de CGM l’idée de la partager : créer intra muros un festival de la magie… Peut-être, certainement même, dans aucun doute, qu’en l’absence de réflexion rationnelle entre ses deux oreilles, ce candidat espère-t-il ainsi gommer d’un coup de baguette magique, par un tour de passe-passe, les problèmes perpignano-perpignanesques… Grotesque ! Perpignan n’est pas un cabaret pour des numéros de cirque, même si nous avons le plus grand respect pour les magiciens et autres professionnels de la profession.
Ce qu’il ne saurait donc faire dans la réalité, concrètement, le candidat-druide en question et son groupe d’amis « à la face-bouc » l’envisagerait dans une alchimie virtuelle, mélange d’occultisme de théurgie et, vraisemblablement, de sorcellerie ? La pensée magique opérant un charme dans un élixir de formules et de paroles prospérant traditionnellement sur les réseaux sociaux.
Faut-il s’attendre à la parution, très prochainement, d’un programme électoral s’appuyant sur des amulettes, des grigris, etc., comme par magie ?
On veut voir !, on veut voir !
Bizarre-bizarre tout de même : car là où le peuple du chef-lieu roussillonnais réclame du courage dans les décisions et les projets, face aux problèmes financiers des Perpignanais, un candidat-sorcier qui a toutes les chances d’être élu en mars 2014 sur la liste des sortants, propose une solution qui frise l’inconscience tant son initiative parait indifférente, loin en tout cas des difficultés quotidiennes. On peut se demander s’il s’agit, de sa part, d’incompétence… ou d’autre chose ?
Car, par les temps qui courent, plus ringard qu’un tel festival, tu meurs !
Mais ce n’est pas tout… Voilà que d’autres candidats à ces mêmes élections municipales ont un projet extraordinaire, merveilleux, sublime, pour réveiller le centre-ville de Perpignan, pour créer un cœur vibrant de la ville : bâtir des halles dans le cœur historique de la Cité.
Le projet, loin de faire l’unanimité, est actuellement promené – avant-veille d’élections oblige – dans tous les lieux et places publiques disponibles de la ville : place Gambetta, place République, place Rigaud, place Catalogne, place Cassanyes… et jusque sur la dalle Arago.
Dans l’esprit de ses concepteurs, il s’agirait de recréer un site pour la vente de certains produits frais (fruits, légumes, poissons, viandes…), exotiques, fleurs, mais également tissus, bijoux fantaisie, livres anciens ou d’occasions…
Alors que dans de nombreux endroits les halles, certes célèbres en leur temps, ont disparu pour laisser la place à des parkings, à des centres culturels (salle de concert, lieu d’exposition, etc.), à Perpignan certains ont une autre idée de génie (sans bouillir), faire un saut d’un demi-siècle dans le passé ! C’est tout simplement : magique ! Coucou, « les » revoilou !
Le pompon étant pour celles et ceux qui verraient bien ce projet des halles sur la dalle Arago, rayant d’un trait de crayon des dizaines de places de stationnement, comme si le centre-ville de Perpignan regorgeait de parkings (ça se saurait, non ?).
Au secours, les hurluberlus sont de retour !
Ont-ils pensé, ceux qui prônent et défendent un tel projet – par pure ambition personnelle ? – aux riverains, aux accès (pour les camions de livraisons, pour les personnes souffrant d’un handicap…), aux nuisances que cela occasionnerait aux riverains (c’est bien connu la prolifération d’aliments attire les rats et les chiens)…
Concernant plus particulièrement la dalle Arago, sur laquelle le parti du conseiller municipal catalaniste Jordi Vera, le CDC (Convergence Démocratique de Catalunya), est le plus en pointe, la réalisation d’un marché couvert ne peut que remettre en cause le projet de pérenniser la future Cité judiciaire de Perpignan dans l’actuel palais de justice avec extension dans le bâtiment du Palais consulaire (Chambre de commerce et d’industrie des P-O). Car ce dernier projet a toute sa signification dans la mesure – et cela a été acté par les porteurs de la démarche – où l’aire de stationnement actuelle est non seulement conservée mais en plus développée. Or, en l’occurrence, le futur « Marché couvert de Perpinyà » la supprimerait.
A la CCI, d’ailleurs, certaines personnalités s’inquiètent de la construction de telles halles : « Les halles ont fonctionné comme partout il y a plus de 40 ans (…). Il faudrait pêut-être réfléchir à un projet plus novateur que de dupliquer des idées d’il y a 40 ans et plus ! ».
D’autres, parmi les opposants à ce « retour en arrière », suggèrent que les halles soient construites au Centre du monde, dans le secteur urbain de Saint-Assiscle, « puisque c’est là-bas que rien ne va ! Cela serait une occasion enfin de développer le site qui a un mal fou à survivre dans la crise locale ».