Le maire de Perpignan, Louis Aliot, a présenté le 5 février 2025 un plan d’austérité drastique visant à assainir les finances de la ville. Face à une dette qui s’élevait à 235 millions d’euros fin 2023, la municipalité RN entend réduire ses dépenses de fonctionnement de 1,5 million d’euros dès cette année. Ce virage budgétaire soulève de nombreuses questions sur l’impact concret pour les 120 000 habitants de la préfecture des Pyrénées-Orientales.
Un plan de rigueur sans précédent pour Perpignan
Le rapport d’orientation budgétaire pour 2025 prévoit plusieurs mesures phares :
- Non-remplacement de 57 agents municipaux sur 124 départs à la retraite
- Économies de 500 000 euros sur les achats de fournitures et matériels
- Réduction de 10% des subventions à certaines associations
- Baisse de 1,3 million d’euros de la facture énergétique
Louis Aliot justifie ces restrictions : « Nous devons retrouver des marges de manœuvre pour investir dans l’avenir de Perpignan, tout en maîtrisant notre endettement. »
Des investissements maintenus malgré les coupes budgétaires
Paradoxalement, la ville prévoit d’augmenter son enveloppe d’investissements à 55 millions d’euros en 2025 (contre 53 millions en 2024). Parmi les projets phares :
- Construction d’un mini-golf au square Bir-Hakeim
- Piétonnisation du quai Vauban
- Nouveau groupe scolaire à Saint-Assiscle
Ces investissements sont rendus possibles par une capacité d’autofinancement maintenue à 15,45 millions d’euros pour 2025.
L’opposition dénonce une gestion contestable
Bruno Nougayrède, élu d’opposition, pointe du doigt « une hausse globale de 26,5 millions d’euros des dépenses depuis 2020 malgré les économies annoncées ». Il critique notamment le recours à des cabinets de conseil externes, pour un montant de 1,35 million d’euros révélé par une enquête de la Cour des comptes.
Les services publics locaux menacés ?
La réduction des effectifs municipaux fait craindre une dégradation des services publics. Philippe Mocellin, directeur général des services, se veut rassurant : « Nous réorganisons nos services pour maintenir la qualité avec moins de personnel. C’est un défi, mais c’est réalisable. »
Cependant, les syndicats s’inquiètent. « On ne peut pas faire toujours plus avec moins », alerte un représentant de la CGT des territoriaux.
Un test politique pour le Rassemblement National
Perpignan est la plus grande ville gérée par le RN depuis 2020. Ce plan d’austérité constitue un test majeur pour Louis Aliot, vice-président du parti, à l’approche des élections municipales de 2026.
L’enjeu est de taille : démontrer une gestion rigoureuse des finances publiques tout en préservant l’attractivité de la ville. Un équilibre délicat, alors que le développement économique de Perpignan reste une priorité.
Des défis environnementaux à relever malgré les restrictions
Parallèlement à ces enjeux financiers, Perpignan fait face à d’importants défis environnementaux, notamment en matière de qualité de l’air. La ville devra concilier son plan d’austérité avec les investissements nécessaires pour améliorer son bilan écologique.
Perspective : quelles conséquences pour les habitants ?
À court terme, les Perpignanais pourraient ressentir les effets de ce plan de rigueur :
- Possible allongement des délais pour certaines démarches administratives
- Réduction des subventions aux associations culturelles et sportives
- Risque de hausse des tarifs de certains services municipaux
À plus long terme, l’impact dépendra de la capacité de la municipalité à maintenir un niveau de service satisfaisant malgré les restrictions budgétaires.
Conclusion : un tournant pour Perpignan
Ce plan d’austérité marque un tournant dans la gestion de Perpignan. Son succès ou son échec aura des répercussions bien au-delà des frontières de la ville, constituant un test grandeur nature pour la gestion RN des collectivités locales. Les prochains mois seront cruciaux pour évaluer l’efficacité de ces mesures et leur impact sur le quotidien des Perpignanais.
La ville devra également relever d’autres défis, comme la gestion des tensions autour des dépenses de sécurité, tout en préservant son attractivité économique et touristique. Un exercice d’équilibriste qui sera scruté de près par les observateurs politiques et économiques.