Cette semaine, la Commission européenne soumettait aux états membres un texte réglementant la mise sur le marché des pesticides.
Ce texte devait enfin définir la notion de perturbateur endocrinien. Ces petites molécules aussi appelées disrupteurs ou perturbateurs hormonaux susceptibles d’avoir des effets indésirables sur l’ensemble de notre système hormonal ont pour conséquence : infertilité, malformation fœtale, problème de croissance, obésité, cancers, diabète, ou encore troubles neurologiques, de l’humeur, du sommeil…
Ils étaient nombreux à attendre une limitation ou encore une interdiction des produits contenant ces molécules, mais une fois de plus, l’Europe s’incline et s’envole du même coup la possibilité de nous protéger de ces agents chimiques.
Des lobbies plus important que notre santé ?
Si le Danemark, la Suède et la France souhaitaient clairement que cette quatrième version de texte soit appliquée, il faut croire que les lobbies de l’industrie agrochimique comme l’Allemand Bayer, BASF et Syngenta ont trouvé de quoi convaincre la majorité des parlementaires.
Le texte a été rejeté « Parce que la Commission a soumis un texte inapplicable : les critères pour définir la nocivité d’un perturbateur exigent un niveau de preuve impossible à atteindre», expliquait dans L’OBS la journaliste indépendante Stéphane Horel.
Personne n’échappe à ces substances chimiques ( PCB, plastifiants, pesticides, insecticides…). Elles s’insinuent dans tous les organismes, et même si les différentes études parlent de doses infimes dans la majorité des cas, elles n’oublient pas de mentionner l’importance des effets cumulatifs..
Il est donc triste de constater qu’une fois de plus l’Europe remise au placard le principe de précaution en lui opposant l’absence de preuves indéniables.
Jusqu’à présent, des candidats à l’élection présidentielle, seul Benoit Hamon a lancé le débat sur la problématique de ces agents chimique. Espérons que ce thème de santé publique ne passera pas au second plan et que d’autres suivrons.
Des analyses confirment la présence de perturbateurs
Il faut reconnaître qu’il est parfois difficile de prendre en considération un quelconque invisible danger, pourtant bien réel. C’est la raison qui a poussé sept personnalités de l’écologie, de la politique et du sport à faire analyser une mèche de leurs cheveux, à la recherche de ses perturbateurs endocriniens.
Les résultats sont stupéfiants. Ils s’étalonnent de 19 pour Yannick Jadot d’Europe Écologie-Les Verts à 68 perturbateurs endocriniens pour Isabelle Autissier, deux personnes ayant pourtant un comportement journalier respectueux de l’environnement comme de leur santé. Ces résultats doivent aujourd’hui nous alerter sur l’importance de ce dossier et du tournant politique qu’il doit prendre.