Philippe Assens, candidat La France Insoumise sur la 3ème circonscription des Pyrénées-Orientales, nous communique avec prière d’insérer :
« Depuis le début de la campagne aux élections, les adversaires du programme progressiste L’avenir en commun ne cessent de diffuser un courrier daté de plus de 20 ans adressé par Jean-Luc Mélenchon en réponse à Paul Blanc, ancien sénateur UMP des Pyrénées-Orientales, à propos de sa position sur les langues régionales et le catalan en particulier.
Étant moi même catalan et membre de plusieurs organismes attachés à la promotion de la langue et de la culture catalane (Syndicat Intercommunal pour la promotion des langues OCcitane et CATalane (SIOCCAT), comité de pilotage de l’Office Public de la Langue Catalane (OPLC), membre actif de plusieurs associations œuvrant pour la vitalité de la langue et de la culture catalane dans le département, parent d’élèves bénéficiant d’un enseignement public bilingue…), je souhaite apporter les précisions suivantes :
– Contrairement à ce qui est mentionné dans la question de Paul Blanc, le catalan n’est pas une langue régionale. Il s’agit d’une langue internationale, officielle de l’union européenne, inscrite dans la constitution de plusieurs États membres. Le catalan est ainsi une langue économique, diplomatique, vivante parlée par des millions de locuteurs. A ce titre, elle mérite tout simplement d’être traitée à parité avec les autres langues internationales comme l’anglais ou le castillan, notamment dans l’enseignement public si les élèves le demande.
Réduire le catalan au statut de langue régionale est une vision étriquée de notre langue, à l’image d’un certain « catalanisme » folkorique et désuet véhiculé par plusieurs mouvements « catalanistes » des Pyrénées-Orientales, qui ignore le plus souvent le dynamisme culturel de nos cousins catalans en Espagne ou en Andorre.
– La position de Jean-Luc Mélenchon n’est pas dirigée contre les langues régionales en général ou le catalan en particulier. Il s’agit d’une position républicaine qui repose sur la notion d’égalité des citoyens dans le cadre de la nation française : telle ou telle communauté ne peut bénéficier de droits différents en raison de son appartenance à une communauté religieuse, ethnique, philosophique ou linguistique. Il s’agit donc tout simplement, et à raison, de ne pas ouvrir la porte à des discriminations positives ou négatives en terme de droits. Attaché à une démocratie participative, Jean-Luc Mélenchon est par ailleurs, le seul candidat à l’élection présidentielle à s’être clairement positionné en faveur de la tenue du référendum en catalogne espagnole aux coté de la majorité « en comu » qui dirige la ville de Barcelona aujourd’hui.
Par exemple, c’est aussi pour ces raisons que les élus régionaux du Parti de Gauche (PG), parti fondé et porté par Jean-Luc Mélenchon, ont voté favorablement pour la création de l’Office Public de Langue Catalane (OPLC) dernièrement. C’est aussi pour cela que je suis personnellement favorable à la création d’un nouveau syndicat mixte départemental qui pourrait exercer des compétences mutualisées en matière de développement économique ou autre (comme l’a fait récemment le pays basque par exemple) et qui pourrait à juste titre prendre l’appellation de Pays catalan. »