Planèzes : la mine de fer

Une vue de Planèzes

Bien des choses ont été déjà écrites sur ces mines.
Bien des aspects techniques ont été évoqués, expliqués. Nous n’y reviendrons pas, mais imaginons la vie de ces hommes, de ces familles dans le village de Planèzes principal concerné.

Ces mines, ont apporté du travail, ont certainement permis à des mineurs de s’installer au village, créer une famille, devenir plus tard vigneron, continuant ainsi de produire des richesses.

1916-1931

Ces dates, représentent la période ou a eu lieu l’extraction d’un million de tonnes de minerai.
En fait, nous retrouvons des entrées sur les communes de Planèzes, Rasiguères, la Tour de France. Souvent, des yeux exercés comme ceux de Jean, notre accompagnateur spéléologue par passion, nous font découvrir où se situaient les entrées. Ce sont des éboulis rosâtres que nous pouvons déceler dans la garrigue, sur les flancs escarpés, qui viennent signaler la présence des entrées des différents couloirs de la mine et donc des mineurs.

Une image plongeante sur Rasiguères
Une image plongeante sur Rasiguères

Nous imaginons ces carriers, venant des villages voisins, La tour de France bien sûr, mais aussi d’Estagel, prendre soin de leur lampe à carbure avant de pénétrer dans les entrailles de la terre. Nous les revoyons, remonter à la surface, les mines harassées, le corps meurtri par le dur labeur, mais les yeux pétillants de joie d’avoir, pour un jour encore, gagné le pain de leurs enfants, de leurs familles. Leur salaire était une misère, pour service rendu aux actionnaires. Et oui, ils existaient déjà.

Au pieds des deux pitons, l'entrée principale de la mine
Au pieds des deux pitons, l’entrée principale de la mine

Les mineurs sont restés. N’ayant que leurs bras, leurs mains, ils ont continué à produire, souvent dans les vignes, en gardant un troupeau, pour gagner leur pain. Les propriétaires, de la société Anonyme des Mines de l’Agly, eux, sont partis les poches certainement bien remplies, continuer leur vie dans les salons lambrissés de la capitale ou dans quelque ville dotée de tout le confort de l’époque, de tous les plaisirs de la vie mondaine et bourgeoise.

Un morceau de notre patrimoine

Cette vallée du ruisseau de trémoine, sur les hauteurs desquelles se situe la mine, est aujourd’hui un havre de paix, ou le chêne règne en maître. Ceci, après avoir été une fourmilière où nous pouvons imaginer le brouhaha des voix dans la cantine, comme les chants certainement, qui devaient fuser pour évoquer un moment d’allégresse, de joie, ou un moment de peine, de tristesse, de souffrance.

Un pan de mur restant de la cantine
Un pan de mur restant de la cantine

Nous avons pu retrouver, grâce à la mémoire de nos anciens, le prénom de la cantinière. Elle s’appelait Zoé. Cette vallée surplombée par la tour de Trémoine, initialement construite par les Carolingiens au IXe siècle, avec des aménagements apportés au XIIIe, est à inscrire dans notre patrimoine. Il est certain, que les communes concernées, ne peuvent seules, entreprendre un travail de conservation, de restauration, d’entretien du site. Ce dernier, pourrait être utilisé dans un futur oenotourisme très envisageable, il nous semble, dans ce coin du fenouillèdes.
À voir !

Joseph JOURDA

Aux pieds de Jean, notre spéléologue par passion, un morceau de câble  ayant servi à l'acheminement des matériaux
Aux pieds de Jean, notre spéléologue par passion, un morceau de câble ayant servi à l’acheminement des matériaux
Des restes d'habitations
Des restes d’habitations
Au premier plan, des restes d'habitations. Au deuxième plan, les trémies auprès de l'entrée principale
Au premier plan, des restes d’habitations. Au deuxième plan, les trémies auprès de l’entrée principale
La tour de Trémoine semble veiller sur notre patrimoine
La tour de Trémoine semble veiller sur notre patrimoine