A la veille du déconfinement, face à la crise sanitaire et aux nombreuses questions posées encore par le Covid-19, la ville de Leucate a opté pour la protection maximale de la population, appliquant le principe suivant : plusieurs protections valent mieux qu’une. Après avoir fait distribuer à la population des masques « grand public », le maire Michel Py a pris un arrêté rendant le port du masque obligatoire dans l’espace public.
Anticipant le déconfinement progressif, la commune a ainsi fait distribuer 2 masques par résident permanent, afin que chacun le porte à l’extérieur de chez lui, et protège ainsi les autres. Ces masques agissent comme un écran anti-projections. Ils filtrent au moins 70% des particules de 3 microns émises par le porteur, évitent de porter ses mains à sa bouche ou à son nez, et permettent une « respirabilité » suffisante pour quatre heures d’utilisation maximum. En aucun cas, ils ne dispensent de la distanciation sociale et des gestes barrières. Ils font office de seconde barrière de protection à l’égard des autres.
C’est la raison pour laquelle l’Académie de médecine recommande le port d’un masque « grand public » dans les lieux publics.
Chacun comprend que cette mesure de protection ne serait pas efficace, si certains portaient un masque, et pas d’autres. L’efficacité du port du masque dépend en effet de trois facteurs : la façon dont le masque bloque le virus, la proportion du public qui porte le masque, et le taux de transmission de la maladie. Si le masque ne bloque pas la totalité des particules (ce qui est le cas des masques « grand public »), la maladie ne peut être contenue que si la plupart ou la totalité des gens porte un masque.
Le maire de Leucate a donc décidé de rendre le port de ces masques « grand public » obligatoire, à compter du 11 mai ; distribués en nombre ils n’ont en effet pas pour vocation de « rester dans la poche », ni d’être portés vainement.
Un arrêté municipal, signé le 5 mai, fixe les modalités de cette obligation, précisant l’espace public concerné (rues et lieux fréquentés) et l’amende encourue (17 euros). L’arrêté est évolutif ; si nécessaire, il pourra s’élargir à de nouveaux secteurs, en fonction de l’avancée du dé-confinement, annoncé comme progressif.
Cette mesure est de bon sens : c’est le seul moyen de garantir l’efficacité du port de masques dans l’espace public, de contenir la transmission de la maladie ; d’assurer la protection de tous, lors du déconfinement.