Le Parti de Gauche Conflent organisait une réunion publique mardi 12 avril à Prades sur la loi Travail du nom de la ministre El Khomri.
En cette période de mobilisation populaire contre cette loi, il s’agissait d’en approfondir la compréhension en allant au cœur du texte incriminé. Alain Prat de Riu, délégué du PG dans le Conflent, accueillait Francis Daspe, co-secrétaire départemental du PG 66. C’est à partir du diaporama mis à disposition par l’AGAUREPS-Prométhée, au titre révélateur « Le code du travail à la moulinette », que les débats se sont engagés.
Pour Francis Daspe, cette loi aura des répercussions dans les conditions de travail et de vie au quotidien pour les salariés. « Les dispositions contenues dans la loi vont accroître la flexibilité et la précarité. Elles vont également conduire à une intensification du travail ». Il prenait des exemples concernant les procédures de licenciements, la durée du temps de travail, la gestion des périodes d’astreintes, l’absence de garanties en terme de déconnexion pour étayer ses thèses.
Il poursuivait en insistant sur le changement radical que porte ce texte. « Il vise à réduire la dimension collective de la relation de travail en procédant à une inversion des normes juridiques : il veut faire primer l’accord d’entreprise sur la loi ou les accords de branches qui sont plus protecteurs pour les salariés ». Plusieurs articles en effet réduisent l’intervention du juge des prud’hommes ou de l’inspecteur du travail, piliers du code du travail, au profit des accords locaux négociés au sein de l’entreprise dans un rapport de force qui sera dans l’ensemble peu favorable aux salariés. « En fait, ce texte repose sur une croyance qui ne s’est jamais réalisée : la possibilité du patron de pouvoir licencier sans contraintes le conduirait à embaucher plus facilement ! Ce n’est pas ainsi que la courbe du chômage va s’inverser ! », indiquait Francis Daspe.
Alain Prat de Riu concluait en appelant à mobiliser autour de soi en vue de la nouvelle journée d’action intersyndicale prévue jeudi 28 avril. « Cette loi n’est pas amendable, elle doit être retirée ! », affirmait-il en faisant référence au sort du CPE (contrat première embauche) du gouvernement Villepin en 2006.