Le mardi 18 février dernier, Vincent Pieri a rencontré plus de 200 lycéens du Roussillon, à l’invitation du CML (Centre Méditerranéen de Littérature), présidé par son fondateur, André Bonet.
Il a présenté son roman « Station Rome », à 10h à Prades (Lycée Charles Renouvier) et à 14h30 à Théza (Lycée F. Garcia Lorca), en présence des représentants des partenaires, Conseil régional L-R et Caisse d’Epargne Languedoc-Roussillon, Rectorat et Languedoc-Roussillon Livre et Lecture.
Vincent Pieri est professeur de Lettres et volontaire humanitaire. Dans « Enfants du Mékong », publié en 2008, il retraçait l’histoire de cette ONG fondée par René Péchard. « Station Rome », son premier roman publié chez Mercure-de-France rencontre un succès critique.
Le nombre de sans-abris est difficile à évaluer. En France, le rapport de la fondation Abbé-Pierre publié le 1er février 2013 dénombre plus d’un demi-million de personnes privées de domicile personnel, dont 133 000 sans domiciles. A Paris, ils seraient 5 000 (assorti d’une « cartographie parisienne des SDF ») publié en novembre 2011.
A la station Rome, dans l’esprit de Vincent Pieri, il n’y en a qu’un. S’inscrivant dans la continuité de Patrick Declerck, l’écrivain s’empare du personnage littéraire du clochard, ce « naufragé », pour livrer un roman brut, brutal et déroutant sur le quotidien de la rue et la folie qui s’emparent de ses habitants.
Station Rome nous raconte en effet le quotidien d’un sans-abri parisien : ses journées et ses âpres nuits, les passants indifférents, les humiliations et les petites victoires quotidiennes contre le froid, la faim, contre les autres aussi. Au fil des pages, sa vie d’avant resurgit : sa carrière de musicien, sa relation avec Anne, une violoncelliste talentueuse mais dépourvue d’émotions, et leur séparation tragique qu’il l’a fait basculer jusque dans les marges de la société…
Roman intimiste et poignant construit tel un journal intime, Station Rome nous plonge dans l’errance de cet homme sombrant peu à peu dans la déchéance et la folie. Vincent Pieri définit son roman comme une enquête informelle. Pendant ses études, il s’arrêtait, il fumait une cigarette avec eux, il faisait des maraudes : «Je partais le soir dans les métros ou dans la rue, avec des potes, pour rencontrer des clochards et leur distribuer du café ou des cigarettes. J’en ai rencontré beaucoup. Un jour, j’ai invité un clochard au resto et on a parlé littérature pendant trois heures – c’est d’ailleurs ce qui a inspiré la scène avec Marion et Jean au début du roman. A côté de ça, je suis parti faire de l’humanitaire à l’étranger, notamment auprès des enfants des bidonvilles aux Philippines. On se rend compte que la pauvreté est la même partout.»