La commission spéciale du Sénat chargée de la réforme territoriale a modifié la nouvelle carte des régions. La région Languedoc-Roussillon ne fusionnerait donc plus avec sa voisine de Midi-Pyrénées.
Cet épisode du « petit jeu parlementaire » de la 5° République ne doit pas faire illusion. Il est savoureux de voir que ce jeu de dupes conduit la droite à vouloir défaire au Sénat ce qu’elle avait initié lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy… A l’époque, le Parti socialiste était vent debout contre cette réforme des collectivités territoriales qu’il s’est finalement empressé d’appliquer quasiment telle qu’elle depuis 2012.
L’essentiel n’est pas dans ces postures qui ne trompent personne, d’autant plus que le Sénat ne sera au final pas décisionnaire. Le plus grave réside dans le maintien d’une même logique : celle de la mise en concurrence effrénée des territoires. Le but est de niveler par le bas les droits sociaux en généralisant la concurrence des travailleurs entre eux et en disloquant la République une et indivisible.
Cette réforme, qui répond aux desiderata de l’Union européenne, signifie la fin des politiques d’aménagement du territoire fondées sur la solidarité, au détriment des dogmes de la compétitivité et de l’austérité. Elle vise également la destruction de la démocratie de proximité avec le triomphe des experts sur les citoyens.
Le Parti de Gauche 66 invite à ne pas se laisser abuser par de telles manœuvres. La seule urgence qui vaille à l’heure actuelle sur ce sujet, c’est l’abandon de l’ensemble du projet de réforme territoriale.