Souvenirs du vieux cinéma… Je vous parle d’un temps que les moins de… Aïe, ça fait mal ! Encore plus loin en arrière, le Palais des Fêtes était une salle de spectacle où sont passés nombre de vedettes. Aznavour, justement. Mais la nostalgie de la dernière séance n’est plus de mise, le Palais des Fêtes joue les Phœnix dans son plus beau costume, rénové à souhait, belle salle, belle scène, belle acoustique, et programmation tout public, musique, théâtre, cinéma, conférences, et un dimanche par mois le rendez-vous des tous petits. Alors pourquoi pas du flamenco ?
Ce coup d’essai a tenu ses promesses, le public a répondu présent pour un spectacle de haute tenue.
Marina Gonzalez est la représentante parfaite de la jeune génération de bailaoras flamencas, avec une danse totalement respectueuse des codes traditionnels mais revisitée par une énergie actuelle, très axée sur la performance technique et l’esthétique épurée. Le rythme est au cœur de tout, escalade de taconeos, fulgurance des « remates » (ces fermetures toniques qui font la réputation de caractériels des danseurs de flamenco). C’est le chant de Joaquin el Duende puissant et ciselé qui apporte le goût de rancio indispensable tandis que la guitare de José Saucedo mélodique et tendre se charge des senteurs marines de sa Cadix natale.
La formule épurée du tablao met les artistes à nu et permet une proximité avec le public, le petit format de la salle du Palais des fêtes correspond tout à fait au propos. Il faut espérer que cette collaboration avec Amor Flamenco va se développer, pour le plus grand plaisir des aficionados et des rivesaltais.