D’un avis unanime, le village à la fois actif et paisible, offre une qualité de vie remarquable.
Idéalement située dans le canton d’Argelès-sur-Mer, la commune de Saint-Génis-des-Fontaines est à moins d’une dizaine de kilomètres à la fois de la Méditerranée et de la frontière avec l’Espagne.
Elle compte aujourd’hui près de 3 000 habitants – très exactement 2 787 lors d’un dernier recensement connu – soit encore deux fois plus que dans les années 80.
Jamais, d’ailleurs, si on se réfère aux diverses statistiques démographiques enregistrées jusqu’ici, la commune n’aura été autant peuplée… même du temps des moines bénédictins qui occupaient avec prospérité et puissance, l’abbaye (datant des VIII et Xème siècles) nichée en plein coeur du village.
Les moines ne sont plus là, ils ont disparu avec la Révolution Française, mais les bâtiments, à l’architecture précieuse, demeurent, notamment l’église, devenue paroissiale, ainsi que le fameux et célèbre cloître qui fait la fierté du bourg. C’est même devenu une sorte de « Tour Eiffel » pour appeler les touristes à venir visiter le village…
Avec ce cloître, entretenu comme un trésor, bichonné comme une légende, Saint-Génis-des-Fontaines s’appuie sur un passé exceptionnel, prolongé par une histoire contemporaine pour le moins rocambolesque en forme de puzzle : en 1924, nous rappelle une documentation locale que l’on peut se procurer auprès de la très compétente équipe qui anime l’Office de tourisme de la commune, un antiquaire parisien en achète les trois-quarts. Il revend les éléments à un client privé (Château des Mesnuls en Île-de-France) et au Philadelphia Museum of Art (Etats-Unis d’Amérique)…
En réalité, l’antiquaire est aussi un faussaire, et a vendu l’équivalent de deux cloîtres ! Entre 1988 et 1995, grâce à l’action de l’Etat (service des Monuments Historiques) et de la commune, les éléments du cloître situés en France sont rassemblés et remontés sur place. Finalement, seules quatre colonnes aujourd’hui exposées à Philadelphie manquent encore à l’appel.
Mais pour nombre de Saint-Génisiens, de souche, d’adoption ou de coeur, le village ne possède pas que des trésors historiques, il abrite également des trésors de convivialité.
Nathalie Regond-Planas, qui vient de succéder à l’Argelésienne Jacqueline Payrot à la tête de Albera Viva – une association à vocation transfrontalière qui s’attache à faire connaître, étudier, entretenir et défendre le patrimoine naturel et culturel du massif des Albères qualifié de « rivage méditerranéen des Pyrénées » – est la première à s’en féliciter.
Originaire de Bordeaux, passionnée et passionnante, elle a suivi son époux barcelonais sous le soleil du Roussillon, il y a maintenant une dizaine d’années environ : « Dans le cadre de ses activités professionnelles, nous devions nous rapprocher de la Catalogne, c’est la raison pour laquelle nous nous sommes installés dans les Pyrénées-Orientales. Au départ, le choix de Saint-Génis était un pur hasard (…) ».
Cela aurait pu être Le Boulou, Céret ou Laroque-des-Albères. Ils ont commencé par une location dans le village, puis ils ont fait l’acquisition d’un mas : « Nous l’avons restauré et désormais nous y vivons. Le village de Saint-Génis est à la fois attractif, par le dynamisme de son tissu associatif, et il offre une qualité de vie remarquable, avec ses commerces et ses services de proximité, avec tout son quotidien « à taille humaine ». C’est à la fois très calme, en soirée par exemple, et très vivant la journée ».
Saint-Génis n’a pratiquement plus aucun secret pour Nathalie Regond-Planas. Cette convivialité qui forge le caractère local, elle en est l’un des porte-drapeaux. A chaque rencontre sur le terrain, avec les gens d’ici ou d’ailleurs, avec de simples visiteurs, elle a le sentiment que c’est une nouvelle histoire qui commence. On pourrait appeler ça « de l’alchimie », entre un patrimoine historique et architectural, ses habitants et les hôtes d’un instant, d’un jour, d’un week-end. Dans ces moments-là, la sauce catalane prend formidablement bien.