Jamais, depuis sa création en 2000 par Françoise Malirach, le parc animalier « La Vallée des tortues », situé sur le territoire de la commune de Sorède, n’aura connu pareille affluence que celle enregistrée actuellement depuis le début de l’été. Certes, depuis ces dernières années, la direction du site sentait bien la tendance, le nombre des entrées grimpant crescendo. Mais à l’évidence, le précédent record annuel de 70 000 visiteurs (et un chiffre d’affaire annuel qui avoisine les 700 000€ !) sera pulvérisé à la fin de l’été.
Pourtant, avant d’en arriver là, Françoise Malirach et ses équipes successives en ont bavé, et c’est là le moins qu’on puisse écrire. La fondatrice des lieux a dû affronter solitairement des tonnes d’embûches, d’obstacles, sur tous les plans, à tous les niveaux, sans oublier les jalousies des uns et la stupidité des autres dans un milieu professionnel qui reste souvent exclusivement masculin.
Par exemple, elle a connu une période pendant laquelle quelques imbéciles heureux et tyranniques passaient derrière elle pour enlever, détruire et jeter aux orties les prospectus qu’elle venait de déposer chez des commerçants, dans des offices de tourisme, des syndicats d’initiative, des campings, des hôtels. Fort heureusement cette époque-là est révolue, loin derrière. Mais elle sait aussi qu’elle en verra, qu’elle en connaîtra d’autres, tant la rivalité entre les hommes est sans limite, surtout lorsqu’elle est nourrie par la haine issue de la jalousie, la bêtise humaine en somme !
Mais Françoise Malirach n’a jamais baissé les bras, bien au contraire elle a toujours retroussé les manches, pris le taureau par les cornes, même lorsque des ennuis de santé sont encore venus se poser sur son chemin. Lutter, lutter et encore lutter. Tous les combats que l’on peut imaginer dans ce genre de défi, elle les a surmontés, et surtout gagnés !
C’est donc aujourd’hui l’heure des récompenses, le moment de récolter les succès, même si elle s’en défend, très modestement : « Il reste tellement de choses à faire, de projets à réaliser, le bout du chemin reste invisible ! ».
Depuis toujours, depuis qu’elle a ouvert sa « Vallée des tortues », l’un de ses rêves serait de réaliser in situ une tortue géante d’une vingtaine de mètres de haut en ferraille, à l’image des « Kelpies », ces deux sculptures en plein air d’une trentaine de mètres, représentant deux têtes de chevaux et situées près du canal de Forth et Clyde, qui trônent dans le parc Helix, dans le Falkirk en Ecosse. Il s’agit là d’un monument consacré à l’héritage équin à travers le pays. Mais alors pourquoi une tortue monumentale en Catalogne nord ? « Parce que il y a trois cents millions d’années, à Perpignan, il y avait déjà un troupeau de tortues géantes, comme celles des Seychelles, tout simplement ! C’est en quelque sorte le retour aux sources (…) », répond elle illico.
Elle fait souvent référence à l’Histoire pour ses démonstrations de lieux et de sites… historiques ; pour nous faire saliver sur son épopée de défricheurs magnifiques qu’ont été certaines espèces animales qui ont laissé une empreinte durable. Elle nous en apporte une preuve éclatante ici, dans ce superbe massif des Albères, avec « La Vallée des tortues ».
Elle a déjà pris langue avec le maire de Sorède, Yves Porteix, pour détailler ce projet, avec d’autres ambitions qui la taquinent au quotidien, et surtout parce qu’elle a besoin pour le mettre en place de davantage d’espace.
Aujourd’hui, la « Vallée des tortues » s’étend sur deux hectares. Elle héberge plus de trois cents tortues, dont cinquante-cinq géantes qui peuvent vivre plus d’un siècle et dépasser les trois cents kilos sur le Terraillon. Au-delà des tortues, il y a des serpents multicolores, des oiseaux exotiques, un couple de tattoo… un véritable inventaire à la Prévert.
Démonstrations et présentations de tous les pensionnaires au public, tous les jours, constituent une formidable attraction.
La « Vallée des tortues » s’est inscrite dans une autre dimension. De nouvelles animations et attractions, plus ou moins insolites, ont vu le jour, comme des séances publiques de « contes en forêt » qui cartonnent littéralement, ou encore l’implantation d’une volière australienne en immersion ! Et pour cet hiver, de grands travaux, un important chantier vont investir les lieux.
Avec ses idées en pagaille qui se bousculent dans sa tête, Françoise Malirach n’a pas fini de nous étonner, de nous surprendre. Toujours plus vite, plus haut, plus fort, appuyée par sa kyrielle de recherches, de souhaits, de buts qu’elle s’est fixés, avec une imagination débordante et une passion exaltante qu’elle nous fait partager parce que selon le vieil adage « on ne peut pas être différent tout seul »…
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