Le village de Tautavel et son musée. Placés dans l’actualité et sous les feux des rampes dont la luminescence a du mal encore aujourd’hui, à donner toute la clarté à une situation qui demande la plus grande concentration et concertation, nous avons pensé opportun de nous adresser à Guy Ilary, premier magistrat, président de l’association des maires des P.O, ancien Conseiller général, (départemental).
Une chose semble pourtant évidente. Les citoyens rencontrés sur la place du village sont unanimes : « Le musée doit continuer d’exister, de vivre ». Il faut bien le dire, à aujourd’hui, peu de responsables politiques élus de notre département, ont apporté leur possible appréciation publiquement. Toutefois, le journal local, dans son édition du 28 novembre, dans son compte-rendu de la dernière réunion de la communauté urbaine Perpignan-Méditerranée, transcrit les propos tenus par son président Jean-Marc Pujol. Pour lui, « … le musée est un axe très fort de développement pour l’arrière-pays… ». Dans le même temps, Jean-Marc Pujol devait porter à 50 000 euros ans, l’aide de la communauté urbaine de Perpignan au musée. Tout comme Albert II de Monaco en visite à Banyuls qui devait déclarer : « Il faut absolument que le musée de Tautavel puisse continuer sa mission de connaissance ». (journal local du 30/11/2017)
D’autres élus affirmeront-ils une position allant dans le sens de la pérennité du site ?
Il semblerait qu’il en soit ainsi pour le Conseil Régional qui a attribué une enveloppe immédiate de 35 000 euros, et Départemental (15 000).
Pour le gouvernement LREM, rien de moins sûr. Les propos tenus par madame la ministre Élisabeth Borne, dernièrement en visite dans le Conflent, pour ce qui concerne la ligne TGV Montpellier-Perpignan et le train jaune, ne sont pas faits pour rassurer.
La vigilance reste donc de mise en ce qui concerne le musée de Tautavel. C’est notre appréciation.
Donnons la parole à Guy Ilary
Préhistoire, nature, terroir. Ce triptyque semble bien être celui qui va recouvrir toutes les réflexions, alimenter toutes les énergies pour mieux les fédérer, dans la période à venir. C’est en effet une des volontés de Guy Ilary, qui se veut confiant après les diverses prises de position. Ainsi, effectivement, les collectivités territoriales, telles la région et le département, se trouvent-elles associées au EPCR (Établissement Public de Coopération Culturelle). La participation de l’État est elle aussi attendue. Ceci d’autant, que quatre musées de la préhistoire existent sur le territoire national dont deux dans notre département.
Pour l’édile, « le musée est aujourd’hui vital pour l’économie du village, pour les caves particulières, la cave coopérative, les commerçants. Ces derniers sont impliqués activement dans la sauvegarde de cet héritage. Effectivement, le musée fait partie du patrimoine de Tautavel, tout comme François Arago est celui du village voisin, Estagel. Quelque part, ce sont nos racines qu’il est important non seulement de garder en l’état, mais de faire grandir, prospérer ».
C’est ainsi, que le fonctionnement va être consolidé, que sera lancée la rénovation du musée, pour un montant TTC de 3 millions d’euros.
Guy Ilary en est persuadé. Les étudiants du monde entier vont pouvoir continuer de séjourner à Tautavel pour s’instruire sur le plus vieil Européen, sur la préhistoire. Le musée, restera un exemple, prêt à apporter sa collaboration pour la mise en place de structures de ce type, comme cela a été le cas pour la ville de Burgos.
Enfin, l’emploi pour trente salariés, toutes structures confondues, pourront eux aussi être pérennisés. C’est évidemment une bonne chose pour le milieu rural en question, fortement fragilisé par le chômage, le manque d’emplois.
Qu’en est-il des responsables politiques au niveau local
Une opposition au maire existerait à Tautavel. Il paraîtrait même, que quelques tracts ait été distribués depuis les dernières élections municipales. Pas d’un haut niveau philosophique, d’après ce qu’il nous a été prêté de lire. Il est étonnant que cette même opposition, composée d’anciens colistiers de la municipalité en place, anciens amis, pas tous de gauche, il est vrai, ne se soit pas encore prononcée à propos du musée. Par contre, Louis Aliot (FN), n’a pas hésité à s’impliquer. Il l’a fait les 21 et 22 novembre dans les colonnes du site « Ouillade ». Il a même mis une pétition en ligne. Cette discordance locale, si elle existe, attendrait-elle 2020, les municipales, pour s’exprimer ? Peut-être, espérait-elle ce moment pour faire porter la responsabilité au maire d’une situation qu’il ne souhaitait certes pas ? Si tel était le cas, cela reviendrait à dire, que cette contestation aurait pu désirer que le musée ferme pour une bien mauvaise tambouille politicienne, en dehors de la préoccupation des citoyens ? Nous espérons que telle n’était pas la volonté.
Joseph Jourda