C’est lors de ce lundi de Pentecôte, 25 mai 2015, qu’est donné, sur la commune du Soler, le coup d’envoi du vaste projet de la Communauté d’Agglomération Perpignan Méditerranée, projet dénommé « Terra Nostra ». Un programme ambitieux, qui compte, parmi plus de 250 actions – communales et intercommunales – clairement définies, celui de la réhabilitation et de l’aménagement des berges de la Têt. Ce n’est donc pas un hasard si ce coup d’envoi a lieu précisément au Soler puisque son sénateur-maire, François Calvet, porte à bout de bras cette entreprise collective qu’il présente, entouré de nombreux maires de l’Agglo, le vendredi 29 mai, en conférence de presse.
Tout part de la loi du 30 juin 2004. Cette loi porte sur la solidarité pour l’autonomie des personnes âgées et des personnes handicapées. Elle connaît un destin singulier : cette journée solidaire n’est plus strictement appliquée depuis 2008. Dans le secteur privé, cette journée est négociée au niveau de la branche, de l’établissement ou de l’entreprise. Certains travaillent, d’autres restent chez eux avec une journée de RTT en moins. Les agents de la ville du Soler ont, eux, choisi de consacrer cette journée du lundi de Pentecôte à améliorer le cadre de vie de tous les habitants de leur commune.
Les années précédentes, ce jour solidaire était consacré à la mise en peinture de façades d’établissements scolaires, à l’aménagement d’espaces verts de la cité et à la rénovation d’installations communales. Ce lundi de Pentecôte 2015 a ceci de particulier qu’il marque le lancement du grand projet – inclus dans le programme nommé « Terra Nostra » –, consistant, parmi bien d’autres ambitions, à réhabiliter puis à aménager les berges de la Têt.
Ce lundi, plusieurs dizaines de personnes – personnel communal et élus du conseil municipal – réunies et reparties en plusieurs groupes, s’emploient ainsi à nettoyer, durant toute la journée, sur plusieurs centaines de mètres, la berge de la rive gauche de la Têt, en aval du pont de la route vers Pezilla-la-Rivière. Ils récoltent plusieurs tonnes de détritus, matières plastiques, vieux pneus, ferrailles et ordures en tout genre, qu’ils jettent dans trois bennes de 40 m3 chacune. Ces bennes ainsi qu’un engin de chantier sont proposées gracieusement par les partenaires de l’opération bénévole : l’agglo Perpignan Méditerranée, Sita Sud, Veolia et le Sydetom pour le retraitement des déchets collectés.
Voilà une journée de solidarité et d’union autour d’un grand dessein qui ne peut que satisfaire François Calvet, lui qui porte en son cœur, depuis longtemps déjà, ce programme et qui peut enfin l’expliquer et le détailler à toutes et à tous. Le sénateur-maire considère que « nous devons tous évoluer » et que « nous devons avoir une ambition commune. Il nous faut, par rapport à l’Europe, nous donner une dimension qui corresponde à un territoire pertinent. En clair, il nous faut acquérir une puissance, avoir une politique forte, pour être vus et entendus par l’Europe. »
Le projet « Terra Nostra », qui a nécessité plus d’une année de travail, en réunions sur le terrain, en concertations, en synthèses, sur l’ensemble du territoire des Pyrénées Orientales, pour être finalement présenté en conférence de presse le 29 mai, englobe tout à la fois les domaines sociaux, économiques et politiques. Le but final est de faire de notre pays catalan un espace attractif et remarquable. D’en faire réellement une destination. Il propose cette idée en haut de sa page 30 : « Notre territoire regorge de joyaux, de pépites, faisons les briller ! » On peut légitimement se demander pourquoi il a fallu tant de temps pour qu’un tel projet voit enfin le jour, la communauté d’agglomération Perpignan Méditerranée ayant été créée le 1er janvier 2001.
Il faut maintenant aller chercher les financements auprès du Département, de la Région, de l’Etat et, surtout, auprès de l’Europe. Parmi tous les buts fixés on note, entre beaucoup d’autres, la lutte contre la dévitalisation des centre-villes, la dynamisation du centre historique de Perpignan, la réhabilitation des décharges de l’Agglo, la valorisation des entrées des villes, l’idée d’un espace dédié aux sports de glisse sur l’étang de Salses-Leucate, la création d’une structure de recherche au Centre européen de préhistoire de Tautavel, l’aménagement des berges de la Têt ; ce qui signifie très concrètement la création d’un cheminement piétonnier et cyclable qui relierait Le Soler à Canet en un plan paysager respectueux de l’environnement et des nombreuses espèces d’oiseaux d’eau qui y vivent. Un aménagement paysager – avec promenoir, parcours sportifs, espaces ludiques, zones de pique-nique, aires de jeux et guinguettes – qui préserve le caractère sauvage et authentique des berges de la Têt tout en permettant une résistance aux fortes crues.
On se souviendra à l’avenir que tout est parti du Soler.
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