L’abandon du projet de Ligne à Grande Vitesse Perpignan-Montpellier, officialisé ce 27 juin, est une fausse surprise, les jeux étant faits en marge d’un « Comité partenarial d’information » régional et d’un avis
favorable de la Préfecture du Languedoc-Roussillon », en 2012. L’éligibilité de ce projet, dont la dépense des études techniques représente 37 millions d’euros, aura été définitivement entravée par le président de la Région Languedoc-Roussillon, Christian Bourquin, qui proposait, le 19 novembre, d’abaisser la vitesse voyageurs à 220 km/h. Ce revirement personnel, voué à réduire le coût global de 7 milliards d’euros, a définitivement déclassé cette réalisation, en montrant à l’Etat un cafouillage régional. Cependant, si le report à 2040 voire 2050 démontre que Perpignan reste dans l’angle mort de Paris, la réalité en devenir rapprochera le Roussillon de Barcelone, nouveau pôle de référence connecté à Boston, Dubaï ou Copenhague, depuis un puissant aéroport. De la sorte, l’abandon du projet de Ligne à Grande Vitesse vers le Nord invite l’aire d’influence de Perpignan, territoire au balcon de l’Europe, à profiter de son paradoxe, car Paris jette Perpignan dans les bras de Barcelone. Bientôt à une heure de TGV, cette capitale européenne qui comprend mieux la mondialisation est incomparable à Montpellier, provinciale malgré ses efforts. Un TGV Perpignan-Montpellier serait ainsi peu signifiant, tandis que le voyage vers Paris resterait excessivement long face à l’avion. Le Roussillon, isolé de la France, est à la veille d’une connectivité au monde inédite, non par continuité nationale, mais par logique eurocatalane. Au constat du manque d’égards nationaux et du signal donné, Opencat défend l’apprivoisement du domaine transfrontalier.