Francis Daspe, secrétaire général de l’AGAUREPS-Prométhée, nous propose un compte-rendu de la conférence débat organisée par l’AGAUREPS-Prométhée jeudi 5 février à Thuir. Elle portait sur « Construire l’alternative de gauche et à gauche » :
« L’AGAUREPS-Prométhée (Association pour la Gauche Républicaine et Sociale – Prométhée) organisait jeudi 5 février à Thuir une conférence/débat. Elle portait sur la nécessité de construire en France « une alternative à gauche et de gauche ».
Fidèle à sa mission d’éducation populaire, c’est à partir de l’actualité que l’AGAUREPS-Prométhée a engagé les échanges : les exemples grec et espagnol, le projet de loi Macron. « Nous devons nous nourrir de l’examen de l’actualité pour proposer des alternatives concrètes. L’actualité du dehors avec ce qui se passe en Espagne et en Grèce et celle du dedans avec les débats sur la loi Macron nous serons utiles à cet effet », explique en préalable Francis Daspe, secrétaire général de l’AGAUREPS-Prométhée.
Alain Mih introduisait donc les débats en évoquant la victoire de Syriza en Grèce et le succès de la manifestation organisée à Madrid par Podemos. « Ils nous montrent que l’espoir demeure de changer les choses dès lors que le rassemblement répond clairement aux revendications du peuple. Il est nécessaire que celui-ci reprenne son destin en main ».
Francis Daspe pour sa part présentait le projet de loi Macron actuellement en débat au Parlement. « Ce texte contient en réalité les fondamentaux du libéralisme. Il remet en cause le droit du travail en facilitant les licenciements ». Il prévoit également d’augmenter le travail du dimanche et le travail de nuit. Il vise en réalité à adapter la France aux politiques d’austérité de l’Union européenne. « Ces politiques d’austérité qui ont été précisément massivement rejetées par le peuple grec ». Matthieu Saintoul, syndicaliste qui a participé aux négociations nationales sur l’ouverture le dimanche des magasins de bricolage l’an passé, explique que l’extension du travail du dimanche et de nuit ne résoudra pas les problèmes de pouvoir d’achat ou de consommation. « Au contraire, ces mesures créeront d’autres problèmes avec les PME et les petits commerces qui ne pourront pas résister à la concurrence. Le coût social en terme de santé publique n’est pas non plus à négliger car on sait que les accidents du travail les plus graves surviennent la nuit ».
Une autre politique est possible. Pour cela il faut faire sauter quelques verrous comme les institutions, nationales comme européennes, trop éloignées des citoyens : une 6° République s’impose. Un autre verrou doit conduire à s’affranchir des règles de l’OMC (organisation mondiale du commerce) qui encourage le nivellement par le bas des normes sociales, fiscales et environnementales. « Et faire une réforme fiscale dans le sens d’une meilleure répartition des richesses afin de se donner les moyens d’un projet de société fondé sur les besoins de citoyens », propose Francis Daspe.
L’alternative « à gauche et de gauche » est parfaitement réalisable. Si un petit pays comme la Grèce qui s’appuie sur le vote de ces citoyens peut remettre en cause à ce point la mainmise de la troïka (Commission Européenne, FMI, Banque centrale européenne) sur les politiques économiques, un poids lourd de l’Union européenne comme la France ne pourrait-il pas contribuer à contrecarrer ces politiques d’austérité ?
Alain Mih conclue en précisant que « si Syriza et Podemos doivent nous servir d’inspiration et d’encouragement sans pour autant plaquer mécaniquement chez nous une réalité et des contextes différents, il ne fait pas de doute que le nouveau gouvernement grec a besoin qu’une alternative identique à gauche et de gauche se réalise en France ». »