Nichée en cœur pittoresque de la vieille ville, cette authentique institution colle aux vasques de la saga de la famille Cortie depuis 1902. Faute de repreneurs, l’hôtel restaurant Cortie a faillit disparaître corps et âme… Ces lieux transpirent l’Histoire. Les murs conservent les souvenirs joyeux de rires, d’éclats de voix. Ici, qui n’a pas célébré, son mariage ? Combien de communions, de fiançailles, y ont été fêtées ? En 2006, l’établissement doit être mis aux normes, nécessitant un gros investissement financier pour Pierre, dernier tenancier de la lignée Cortie. Fermé, durant quatre années, l’institution chère aux cœurs de générations de thuirinois se lamente d’ennuis mais se refuse à mourir. Quand, en 2007, un couple sorti du diable vauvert, se porte acquéreur.
Sana et François Mayeux
La cinquantaine épanouie, ce globe-trotter entrepreneur a vécu au Canada, aux États-Unis, en Tunisie. De retour en France, François, ingénieur agronome, est Directeur d’Agrisud à St Charles à Perpignan. «Les hasards d’une ballade dominicale à vélo me porte à sillonner Thuir, pour tomber nez à nez sur le panonceau : Hôtel à Vendre.» C’est le coup de foudre ! A l’annonce de la vente, les rumeurs vont bon train, ça fait jazer dans le landerneau thuirinois. Pensez donc ! Des «estrangers» reprennent l’hôtel ! Nombreux ne donnent pas cher de leur peau. C’est mal connaître la pugnacité du couple. «La mise aux normes nécessite 4 mois de travaux financés par un emprunt de 250 000 € en plus de l’achat des murs.» Révèle l’entrepreneur. En Mai 2011, c’est l’ouverture. Le charme est préservé, l’enseigne conservée sans rupture avec l’histoire. «Avec 3 emplois créés, 2 apprentis formés, nous avons recruté un chef catalan renommé, Patrick Martinville.» En 2013 le Cortie obtient 2 étoiles nouvelles normes. Fin Février 2014, à l’instar des caves Byrrh, le label qualité Sud de France lui est décerné par le Conseil Régional.
Le coq au Byrrh spécialité pérenne
La sémillante Sana, ancienne directrice de tours-opérateurs, passionnée d’Arts, s’est chargée de la décoration poussée jusqu’au détail. Elle confère au lieu l’empreinte d’une délicate ambiance du temps passé. «Chacune des 13 chambres possède son caractère. » Lâche-t-elle fièrement. Moderne et rétro se marient pour enrichir le cachet de cette maison de style ! Invitation à la douceur de vivre, l’endroit pittoresque aux couleurs chatoyantes s’ouvre sur une terrasse ombragée qui accueille 20 couverts. Quant à la salle aux 40 couverts, elle est restée fidèle aux origines. «Avec la complicité de Pierre Cortie, nous avons relancé les recettes du coq au Byrrh, spécialité de l’institution, patrimoine local.» Souligne François et de rappeller : »Ici, tout est fait maison avec des produits de producteurs locaux.» Et de conclure »Notre seule difficulté est la signalétique de notre établissement enclavé dans la vieille ville.» Là, nous sommes loin des hôtels restaurants aseptisés, formatés, sans âme… Une très bonne adresse à prix modique. pour une étape gourmande et romantique.
Hôtel Restaurant Cortie 3 Rue J.J. Rousseau tel 04 68 34 58 66. [sociallinkz]