Aujourd’hui, l’apprentissage attire moins les jeunes. Pourtant il peut mener à un métier puis à la création de sa propre entreprise. Rencontre et témoignage de Mme Bouchet.
De ses origines parisiennes, Stéphanie Bouchet en a conservé l’accent. Qui soupçonnerait le singulier parcours qu’elle a mené ? Tout commence à l’âge de 12 ans quand elle suit sa famille à Carcassonne. Elle y vivra la majeure partie de sa jeune existence. Le bac évacué, elle entre en fac. «Bouquins, études… au bout d’un an, cela s’avérait trop compliqué pour moi ! Financièrement, je devais travailler en parallèle.» Stéphanie Bouchet opte alors pour la vie active, cumule et enchaîne les petits boulots… Cette situation ne convient pas à cette jeune fille au caractère affirmé. Elle mène sa réflexion : «Mon travail représente 80 % du temps, il faut qu’il me plaise, me passionne, sinon je ne serais jamais ni épanouie ni heureuse. Je voulais faire quelque chose de mes dix doigts.» A 23 ans, le hasard entraînent ses pas jusqu’à la vitrine de la maison Galinier, fleuriste réputée depuis trois générations à Carcassonne. Le jour où Stéphanie pousse la porte de cette boutique, imaginait-elle ouvrir celle de son destin ? Spontanée, elle propose ses services à Sophie Galinier. Un contrat d’apprentissage en poche, Stéphanie passera 7 années à ses côtés. «C’était plus qu’une fleuriste : elle avait une âme d’artiste. Elle m’a transmis son savoir faire. Je lui dois beaucoup !» S’exclame-t-elle encore reconnaissante. Un rêve, s’imagine, se mûrit, se réalise, pour les plus pugnaces dont fait partie Stéphanie. Des années d’expériences diverses plus tard, animée toujours par des aspirations d’indépendance, elle décide de s’installer entrepreneur salarié en coopérative d’activités. Elle crée son atelier fleuriste, tapis dans un recoin d’impasse du quartier des minimes à Toulouse. Ainsi naquit La fleureuse. Là, elle développe son activité, explore son imagination par des compositions florales originales jusqu’au jour où sa sœur, établie à Perpignan, l’informe de l’opportunité de reprise d’une boutique fleuriste à Thuir.
La Fleureuse, de Toulouse à Thuir
«Ma sœur m’a proposé son soutien financier pour acquérir cette affaire. Pour moi, un gage de confiance, un témoignage d’amour qu’elle me manifestait.» Relate encore émue la fleureuse. «J’ai été séduite par la joliesse de la ville, la qualité de ses commerces, sans réfléchir je me suis lancée !» Voilà deux ans, Stéphanie entreprenait l’agencement empreint de sa personnalité : Quelques touches décoratives passéistes mâtinées d’un brin de romantisme, l’atelier-boutique invite toujours le passant à s’y évader. Stéphanie, la quarantaine mâture, la sensibilité discrète, butine, s’affaire heureuse parmi ses plantes, ses fleurs. «Je suis très fière de mon métier.» Clame-t-elle et de s’épancher sur sa passion engagée : «Je suis très sensible à l’écologie aussi je n’adhère pas aux productions fleuristes du Kenya. Je privilégie la production saisonnière locale qui hélas tend à disparaître ou à défaut la production européenne.» Elle crée en direct devant les clients ses compositions agrémentées d’éléments naturels glanés comme le lierre, les écorces, les fleurs séchées : «La création d’un bouquet, c’est une mise en scène, comme si les fleurs me susurraient une histoire. Je suis sensible aux charmes de leur beauté, aux formes et couleurs, aux parfums et textures. Je mélange rarement des fleurs trop différentes.» Secrète, Stéphanie n’évoquera pas sa participation florale dans le film de Raphaël Tacoulot «Avant l’aube» Un bel exemple pour les jeunes en manque de perspectives : L’apprentissage a de l’avenir !
Contact : La Fleureuse 10 Boulevard Leon Jean Gregory Tel : 04 68 53 42 22
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