Robert Bassols, Président de la Cma 66, nous communique sous le titre « La crise est grave, l’artisanat est solide ! », avec prière d’insérer :
« L’urgence est à endiguer la vague de l’épidémie, éviter la saturation de l’hôpital public. En même temps, l’économie ne doit ni s’arrêter ni s’effondrer ! L’État nous demande une nouvelle fois de faire preuve de solidarité. Nous le faisons. Par esprit citoyen et pour tous nos soignants qui sont en première ligne. Mais il est impératif de mesurer le danger économique et social que cette nouvelle fermeture fait peser sur nos artisans déjà fragilisés, à quelques semaines des fêtes de fin d’année. La colère monte… Plusieurs initiatives traduisent un sentiment d’injustice et d’incompréhension largement partagés. Nos artisans sont essentiels à la vie des territoires. Ils sont à l’origine de créations d’emplois, de richesses et de lien social irremplaçables. Le terrain a besoin d’être entendu, des solutions existent.
« La crise est grave, l’artisanat est solide ! »
Je tiens à rappeler cinq propositions de bon sens que nous avons adressées au gouvernement :
1. Réexaminer la notion de commerces de « première nécessité » car, pour nous, tous les artisans sont « essentiels » à l’économie, à la vie de nos villes et de nos villages ;
2. Autoriser les préfets à accorder des dérogations d’ouverture pour les commerces sur demande des maires, comme pour les marchés de plein air au printemps dernier, peut-être avec des conditions sanitaires plus drastiques, des jauges réduites, des prises de rendez-vous…
3. Ouvrir les petits commerces plutôt que les grandes surfaces, tout en laissant le libre accès aux galeries marchandes où se trouvent des commerçants indépendants et des artisans ;
4. Taxer les ventes réalisées par les géants de la vente en ligne durant le confinement, afin de dédommager les artisans fermés, notamment durant le « black Friday » tel un jour de solidarité ;
5. Cesser de régionaliser à tout crin et rapprocher les décideurs des populations, l’échelon départemental est à mon sens le plus adapté ainsi que le couple maire / préfet.
Afin de rester un soutien actif de nos artisans et d’assurer la continuité du service public, la Cma fait le pari du bon sens et de la responsabilité. Nous demeurons pleinement mobilisés pour accomplir l’ensemble de nos missions. L’une d’entre elles, essentielle, consiste à guider les entreprises dans leurs démarches pour bénéficier des dispositifs de soutien. Dès le premier jour, nous avons réactivé nos cellules d’appui par téléphone (04 68 35 86 95) et par courriel à destination des entreprises (sae@cma66.fr) ou des apprentis (viescolaire@cma66.fr). Artisans, vous n’êtes pas seuls ! Pour vous aider à faire face, nos experts mettent en place une cellule d’écoute et de soutien psychologique (0 805 65 505 0). Nos conseillers accompagnent également les artisans dans leur double transition, écologique et numérique, au travers de formations adaptées (répar’acteurs, boutique en ligne…). Seulement 37 % de Tpe/Pme ont leur propre site internet et 9 % ont un site marchand. Nous devons rattraper ce retard en accompagnant la numérisation de nos entreprises. La plateforme de la Cma 66 permet, ainsi, de recenser et géolocaliser les artisans qui proposent de commander des produits en ligne et de les récupérer en magasin : https://www.cma66.fr/click-and-collect-je-minscris/
En cette période délicate, mes équipes et moi-même restons aux côtés des artisans pour les soutenir au quotidien et les aider à s’adapter encore et toujours. Je veux apporter un peu de lumière et souligner le maintien du nombre de créations d’entreprise et, grâce au soutien des aides de l’État et de la Région, un nombre de faillites moindre qu’en 2019. Ces nouvelles créations témoignent que la voie de l’artisanat est plus que jamais celle de l’avenir, de l’emploi et de la croissance. Nous avons besoin de nos artisans et les artisans ont besoin de nous. C’est ensemble, chefs d’entreprise, chambres consulaires, organisations professionnelles et consommateurs que nous trouverons le chemin de la relance, pour continuer d’oser, de créer, de vivre. Je n’ai pas de baguette magique mais j’ai de la volonté et de la détermination. La crise est grave, l’artisanat est solide, enraciné localement et plébiscité par les citoyens. Tenons bons ! »