C’est du grand n’importe quoi sur le calendrier. Le week-end du 11-12 juillet accueillera nos plus grandes manifestations de l’été. Et puis (presque) plus rien. Nada !
On connaissait déjà le « poids identitaire » des manifestations locales, de plus en plus nombreuses, à proposer le thème « américain », « de la bière » et « de l’huître » (…) en guise de fêtes aux couleurs catalanes… On n’arrête pas le progrès ! Mais ce n’est pas tout, dans la démonstration édifiante de la bêtise humaine posons nos yeux sur le calendrier estival qui recense les grandes fêtes de l’été prochain. Et là…
Quel est, selon vous, le lien estival entre les communes d’Argelès-sur-Mer, Céret et Le Barcarès ?
Langue au chat ?
Allez, un petit effort…
Ces trois communes organiseront pendant le même week-end, leur grand rendez-vous festif de l’été 2015.
Incroyable, mais… lamentable !
En effet, le festival Les Déferlantes d’Argelès-sur-Mer se déroulera les 10, 11 & 12 juillet 2015, la feria de Céret aura lieu les 11 & 12 juillet prochains également, enfin le rendez-vous électro-pop le plus couru de France et l’un des plus importants du pourtour méditerranéen, l’ElectroBeach du Barcarès, est programmé pour – devinez quand ? – les 10, 11, 12 juillet 2015.
Certes, ça ne s’invente pas, on est d’accord.
Il y aura toujours une flopée de ringards locaux – confortablement installés et indemnisés à la tête de structures décisionnaires – pour prétexter à coup d’analyses stupides que « cela n’a pas d’importance car ce n’est pas le même public qui est visé et qui participe à chacune de ces trois manifestations »… Faux, faux et faux : trois fois faux ! Les faits, les chiffres, la programmation festive naturellement, démontrent qu’au moins une soirée touche traditionnellement un public identique : jeune, fêtard.
Ce télescopage de manifestations est d’autant plus scandaleux que, chers lecteurs ouvrez grand vos yeux, il serait en grande partie volontaire car au cœur d’une grande concurrence entre les communes touristiques dont il est ici question. Seule la ville de Céret a l’antériorité dans ce débat, puisque sa feria – authentique institution identitaire locale – s’y déroule à cette date-là (le dernier week-end avant le 14-Juillet) depuis des lustres.
Cela démontre, une fois de plus, qu’il n’y a aucune réflexion de menée à l’échelon départemental, aucune cohérence concernant notamment la programmation des festivités estivales, et ce au mépris le plus élémentaire de celles et ceux qui choisissent le Roussillon comme lieu de villégiature.
Les bureaux et guichets du tourisme qui sont censés organiser l’agenda de l’été sur le sol roussillonnais ne sont plus que des lieux où l’on entretient la notoriété d’artistes du cru (dont bien souvent personne ne veut ailleurs, hors du département !), de vulgaires comptoirs d’enregistrement « entre potes » pour des vernissages bling-bling et des scènes qui ne s’adressent qu’à un cercle restreint et enfumé de bobos locaux : plus aucune initiative originale, plus aucun thème créatif, plus d’idées… Ici, comme en politique hélas, nous assistons à une fin de règne, à des dérives insupportables… P-O, ton tourisme fout le camp ! Et ton génie d’antan, bordel !
On vous le disait au début de ce coup de gueule, nous le répétons sur un ton encore plus incisif : tout cela est la-men-ta-ble !
Des concerts de l’été aux clubs de plage… même stupidité locale
Mais il n’y a pas qu’au cœur de l’été que les choses vont plutôt mal sur le sol roussillonnais, côté organisation… Par exemple, en avant saison, alors que ce mois d’avril 2015 aura été marqué, surtout pendant la première quinzaine, par des températures estivales, oscillant quotidiennement entre 18 et 23°, voire au-delà de 25° à la mi journée selon les territoires, eh bien les amateurs de « farniente » sous le soleil exactement, sur le sable et les pieds dans l’eau, n’ont pu trouver de terrasse ancrée sur la plage pour prendre un drink ou déjeuner.
En effet, sur le littoral roussillonnais, l’arrêté préfectoral qui régit le fonctionnement commercial du domaine public maritime n’autorise l’ouverture des clubs de plage, entre Le Barcarès et Cerbère donc, qu’à partir du 1er mai… Autre problème issu de cette réglementation : les gérants de ces clubs de plage ne sont autorisés à commencer à installer leurs structures démontables que à la mi-avril. Autant dire que les géants du secteur, genre les célèbres Naudo Beach Club (NBC) et Temple Beach – respectivement installés à Canet Sud et à Saint-Cyprien – ne seront jamais en place pour le traditionnel week-end du 1er mai… Car c’est un vrai défi qui les attend là. Pendant ce temps, sur d’autres façades maritimes françaises, cela fera un mois que les restos-clubs de plage auront déjà ouvert pour accueillir la clientèle.
Certains élus locaux politiques et économiques commencent à s’inquiéter de cette situation abracadabrantesque, qui est le résultat d’une bureaucratie « made in France » que le monde entier nous envierait (c’est bien sûr une blague !), car ce sont bien des arrêtés préfectoraux qui sont à l’origine de ce contexte pour le moins aberrant, qui plus est dans un département, faut-il le rappeler ?, où l’industrie du tourisme est la principale activité économique, source de dynamisme et d’emplois.