Arrachage ! Ce mot était de toutes les conversations, sur toutes les lèvres depuis les événements de ces derniers mois dans le secteur agricole. Il en était question, sans pour autant que ceux qui pouvaient croire aux tonnes de bonnes paroles déversées par les gouvernants, puissent se résigner à cette idée.
Aujourd’hui, l’annonce est claire. Certains précisent la disparition pour moitié, du vignoble restant dans notre département. La vallée de l’Agly, certainement la plus meurtrie par les aléas successifs (naturels et économiques) va payer le prix fort s’il en est ainsi. Un responsable devait m’affirmer : » Joseph, si le plan d’arrachage se met en place, prend des photos des vignes, car il n’en restera pas beaucoup ».
Cette disposition, d’évidence, n’est plus un mystère. Que font les élus ?
Il n’est plus question de jouer au bridge, à la belote, au rami, au « truc », au 421 et que sais je encore. Il est urgent que nos élus se manifestent, disent leurs pensées et surtout s’imposent comme des rassembleurs pour faire face à ce mauvais coup qui risque fort d’être fatal, comme a manqué de l’être le phylloxéra et dont les jeunes générations sont encore porteuses. Les électeurs ne les ont pas élus pour se taire ou pour faire, comme certains peuvent le croire, ce qu’ils veulent une fois élus croyant avoir la confiance ferme et définitive des citoyens. Ce n’est pas cela la démocratie, ni participative et autre consort. Mais ceci est un autre problème.
Sommes-nous destinés à ne plus voir ces paysages à la veille des vendanges ?
S’ils ne se prononcent pas, c’est qu’ils approuvent cette politique du pire, cette politique de la terre brûlée. C’est qu’ils agissent contre le monde de la viticulture et d’une manière plus générale contre l’économie départementale, celle du monde rural. Ce n’est certes pas pour cela, toute étiquette politique confondue, qu’ils ont été élus. Mais s’il en est ainsi, qu’ils le disent !
L’heure est grave ! Nos édiles doivent sonner le tocsin et avec la profession, proposer autre chose que ce choix funeste. C’est leur rôle de premiers de cordée, sans vouloir paraphraser qui que ce soit. S’ils ne le font pas, l’histoire, les livres d’école, les générations futures se rappelleront d’eux comme d
es personnalités qui ont fui leurs responsabilités, qui ont pris la poudre d’escampette devant le danger. Ils se rappelleront d’eux comme les fossoyeurs de la viticulture.
Leur portant et leur témoignant le plus grand respect, souhaitons qu’il n’en soit pas ainsi.
Les élections municipales ne sont pas si éloignées que cela. Si elles peuvent être un déclic, ce sera tant mieux.
À suivre.
Joseph Jourda.