A l’occasion du 60ème anniversaire de la guerre d’Algérie, la délégation générale du Souvenir Français pour les Pyrénées Orientales recevait le président national, le contrôleur général Serge Barcellini. Il était accompagné d’Alexandrine Espinasse, déléguée nationale en charge du Patrimoine.
Le programme très dense de son déplacement s’articulait autour de deux thèmes, la transmission de la Mémoire vers les jeunes scolaires, et la Mémoire de la Guerre d’Algérie.
Ainsi, le matin, accompagné du lieutenant-colonel Christophe Correa, délégué militaire départemental, il a pu assister à la session d’information conduite par madame Fabienne Giamarchi, déléguée au numérique du Dasen, de 24 professeur(e)s des écoles du département au jeu d’évasion sur les « Chemins de la Liberté » qui permet aux élèves des classes de CM2, 6ème et 3ème, la découverte des réseaux de résistance des Pyrénées Orientales entre 1942 et 1944. L’équipe de bénévoles du Souvenir Français assurera le déploiement du jeu dans leur classe entre avril et novembre 2022.
Parallèlement, avait lieu une réunion technique préparatoire à la mise en œuvre de la nouvelle politique de sauvegarde des tombes des Morts pour la France entre les services de la mairie de Perpignan, la directrice de l’Onacvg, madame Laurence Aresu-Bertin, la déléguée nationale en charge du Patrimoine, et le président du comité de Perpignan du Souvenir Français, monsieur Ludovic Lobjois. Il s’agit notamment d’éviter que des tombes de Morts pour la France disparaissent, faute d’entretien par les familles, voire à cet effet de créer des carrés militaires communaux de regroupement.
Un déjeuner de travail fut organisé avec le maire de Perpignan, monsieur Louis Aliot, les élus impliqués dans les projets mémoriels communs à la mairie et au Souvenir Français, messieurs Edouard Gebhart et monsieur David Tranchecoste. Le Président national, le délégué général départemental, le général Gilles Glin, et le président du comité de Perpignan, étaient accompagnés des délégués départementaux du Souvenir Français. Monsieur Jean Jacques Gondal, président du comité d’entente des associations patriotiques du département était associé aux échanges sur ces projets.
L’après-midi, se déroulait une émouvante cérémonie au cimetière ouest de Perpignan. Elle rassembla une forte représentation des associations patriotiques et mémorielles autour des tombes familiales des Morts pour la France de la Guerre d’Algérie. On notait la présence de jeunes porte-drapeaux de la section Pierre Bayle du Souvenir Français et d’élèves de la classe de Défense de l’Institution Saint Louis de Gonzague. Un olivier fut planté, et sur chaque tombe, une rose blanche fut déposée par les autorités. Le président national du Souvenir Français fut seul à prendre la parole (voir extrait majeur) en ces temps de réserve électorale liée à l’élection présidentielle.
En fin d’après-midi, fut organisée à Port Vendres, une visite de l’emplacement du futur monument de l’association nationale Soldis en hommage aux 654 soldats français disparus pendant la guerre d’Algérie, prévu être inauguré le 30 août 2022, lors de la journée internationale des disparus. Le général Fournier, président de Soldis et les adjoints au maire chargés du projet, présentèrent la future configuration du site au contrôleur général Serge Barcellini, accompagné du général Gilles Glin, de Jacques Jourda délégué général adjoint du secteur et de monsieur Emmanuel Alis, président du comité de Port-Vendres du Souvenir Français.
Extrait de l’allocation du président national du Souvenir Français lors de la cérémonie au cimetière de l’ouest :
« … De la guerre sans nom à la guerre honteuse ?
1954. Dans de nombreuses tombes familiales sont inhumés les premiers combattants tués en Algérie. Les discours, lorsqu’il y a eu discours, furent sobres.
Bien qu’un article discret du code des pensions attribuait à ces morts la mention « Mort pour la France », ce terme n’était jamais employé. En ce temps-là, la guerre d’Algérie était une guerre sans nom, une guerre cachée, une guerre sans Mort pour la France.
1962-1999. Grâce à la formidable mobilisation des associations d’anciens combattants d’Algérie, la mention « Mort pour la France » s’affiche progressivement sur les tombes et les monuments aux morts.
La guerre d’Algérie est reconnue comme telle, le 18 octobre 1999.
Mais parallèlement à l’action des associations, celle conduite par une jeune génération d’historiens diverge. Elle se concentre sur les pages sombres de la guerre vue du côté français.
Le Mort pour la France est progressivement marginalisé. Il est suspecté d’avoir torturé.
2022. Le 60ème anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie marque une étape essentielle de cette marginalisation. Dans le rapport de 160 pages qu’il a remis au Président de la République, l’historien Benjamin Stora n’emploie qu’une seule fois l’expression « Mort pour la France » pour évoquer les combattants musulmans dont la France aurait abandonné les tombes.
Une politique de « saucissonnage » de la Mémoire de la guerre d’Algérie est préconisée.
Elle place sous les projecteurs de l’opinion publique, l’armée française « coupable, forcément coupable »,
– d’avoir torturé de nombreux combattants Fln,
– d’avoir fusillé des Français d’Algérie à Alger le 26 mars 1962,
– d’avoir abandonné les Français d’Algérie à Oran le 5 juillet 1962,
– d’avoir laissé aux mains des tortionnaires les harkis.
Voilà venu le temps de la guerre honteuse. Que va y gagner la mémoire nationale ?
A chacun d’y réfléchir… »
Contrôleur Général Serge Barcellini – Président Général du Souvenir Français