La France était cette année invitée d’honneur du salon de Francfort 2017 qui s’achève dimanche 15 octobre. Wajdi Mouawad, lauréat du prix Méditerranée 2013, était le porte-parole des auteurs francophones invités.
Wajdi Mouawad, distingué en 2013 part le CML pour son roman Anima (Actes Sud) et publié par Françoise Nyssen aujourd’hui ministre de la Culture, a été de 2014 à 2017 artiste accompagné du Théâtre de l’Archipel de Perpignan. Il est aujourd’hui reconnu comme l’un des grands auteurs de théâtre d’aujourd’hui. Les perpignanais ont découvert ses créations à Perpignan, Seuls et Sœurs en mars 2015 et Les larmes d’Œdipe en mai 2017.
La France, pays invité pour la première fois depuis 1989 à Francfort, était présente en force cette année avec près de 200 auteurs de l’Hexagone mais aussi des pays francophones, dont Michel Houellebecq, le prix Nobel J.M.G. Le Clézio, et le Franco-Congolais Alain Mabanckou. L’auteur et metteur en scène, Wajdi Mouawad, directeur du Théâtre National de la Colline et lauréat du Prix Méditerranée 2013 *, qui réunit en son sein des membres tels que Dominique Fernandez, Danièle Sallenave, Amin Maalouf, Jean-Christophe Rufin, a pris la parole lors de l’inauguration du salon, mardi 10 octobre, en présence de la Chancelière allemande, Angela Merkel et du Président de la République française, Emmanuel Macron, à travers une lecture performance, aux côtés de la comédienne allemande Judith Rosmair. « Ma langue maternelle, a-t-il rappelé, est en voie d’extinction et je porte en moi de grands fauves merveilleux dont je compte le déclin. Derrière chaque mot il y a un pourquoi. A ces pourquoi, toujours la même réponse : guerre civile libanaise, exil des parents. L’enfant qui perd sa langue maternelle ne sait pas qu’il la perd au moment où il la perd et, adulte, loin du rivage qui l’a vu naître, ne lui restera que le goût de sang dans la bouche. Celui de sa langue perdue. […]
À l’heure où la question de l’accueil se pose avec autant de violence aux portes de l’Europe, vous avez demandé à un asiatique de prendre la parole à la soirée d’ouverture de la foire du livre de Francfort dont la France est l’invitée d’honneur. Comme si les grecs demandaient à un troyen de proclamer l’ouverture des grands concours dramatiques. L’ennemi. Car si le migrant aujourd’hui est la menace c’est à cette menace que vous avez donné la parole. C’est du moins à lui que je voudrais penser. Inviter le migrant c’est donc aussi en filigrane inviter l’ennemi. »
* Le prix Méditerranée fondé en 1984 pat le CML à Perpignan est parrainé par la Ville de Perpignan, le Conseil Départemental des PO, la Région Occitanie Pyrénées Méditerranée et la Caisse d’Epargne Languedoc-Roussillon.